Jacques Renoir expose ses empreintes et collisions à Prague

Empreintes, photo: Jacques Renoir

Jusqu’au 27 février, la Galerie 35 de l’Institut français de Prague propose les photographies de Jacques Renoir, qui est également cinéaste et auteur du roman biographique Le tableau amoureux. Jacques Renoir, c’est l’arrière petit-fils du peintre impressionniste Auguste Renoir et le neveu du cinéaste Jean Renoir. Il était à Prague pour présenter ses deux cycles, Empreintes et Collision.

« Je suis très heureux de voir cet ensemble de deux thèmes exposé ici, parce que cette salle permet de déployer les photos sur les murs et d’avoir une vision d’ensemble. Il y a donc deux thèmes qui me sont chers, Empreintes et Collisions. Le thème des empreintes vient de la rencontre fortuite que j’aie eue dans une station de métro à Paris qui était en rénovation. Elle avait la particularité de ne pas avoir été rénovée depuis un demi-siècle et toutes les affiches collées les unes sur les autres, arrachées par les employés de la RATP découvraient, révélaient des choses extraordinaires, de formes, de textures. Je n’ai eu de cesse pendant trois mois de venir et revenir sur ces lieux pour capturer des formes, des détails, qui, une fois agrandis, se retrouvent par magie dans cette galerie de l’IFP. »

C’est intéressant car ces affiches sont la plupart du temps des anciennes publicités qui ont vocation à être éphémères puisque l’une en remplace une autre. Finalement le fait d’avoir toutes ces strates leur donne paradoxalement une histoire, un passé...

« Ça leur donne une histoire, un passé et j’espère un avenir ! Mais vous avez raison de parler de cela, cette matière qui semblait être condamnée revit finalement, et continue de vivre. C’est un peu le thème que nous avons abordé, ma compagne Claude Montserrat-Clas et moi. Elle a écrit un essai qui s’appelle Petite ontologie du reste, qui est une réflexion sur l’être et le non-être, tiré du poème de Parménide. C’est une réflexion sur l’exsitence des choses inanimées qui continuent de vivre. Autant Claude avait une démarche philosophique et poétique, autant moi j’ai une démarche esthétique. Je vais chercher, dans des endroits inhabituels qu’on n’a pas l’habitude de fréquenter, des endroits qu’on peut trouver repoussants comme les déchetteries ou chez les ferailleurs, dans la matière, des textures, des formes, une dynamique. Je les capte avec mon objetif et les ramène à la surface dans des lieux ‘mieux fréquentés’ puisqu’il s’agit de galeries. »

Retrouvez l'intégralité de cet entretien, dimanche, dans Culture sans frontières.