Jacques Simonet, secrétaire d'Etat belge aux Affaires européennes en visite à Prague : « Par rapport à son dynamisme économique, la Tchéquie est un exemple pour l'ensemble des pays qui rejoignent l'UE. »
Le secrétaire d'Etat belge aux Affaires européennes, Jacques Simonet, a effectué, ce mardi, une brève visite à Prague. Une rencontre avec le vice-ministre tchèque des Affaires étrangères, Jan Kohout, était notamment inscrite à son programme. Ensemble, les deux homologues se sont entretenu, entre autres, de la position de la Belgique sur les questions d'intégration européenne. Précisions sur les objectifs de cette visite-éclair avec Jacques Simonet :
-Comment s'est passée la rencontre avec votre homologue tchèque, Jan Kohout ?
« Elle s'est très bien passée. J'ai rappelé quel était le point de vue de la Belgique et du Benelux, à savoir que pour nous le projet de Constitution, tel qu'il est issu de la Convention présidée par Valéry Giscard d'Estaing est une excellente base de départ, parce qu'elle a fait l'objet d'un large consensus, de longs débats qui se sont déroulés dans la transparence et en consertation avec la société civile, et mon homologue m'a rappelé quelles étaient les revendications, que je comprends tout à fait, de son gouvernement, notamment en ce qui concerne la composition de la Commission et la rotation des présidences des formations spécialisées du Conseil. Je dirais que c'était une prise de contact, chacun connaissait les positions respectives de son interlocuteur, mais je pense que c'est bon que, de manière plus structurelle, l'on se parle, et ce qui a été convenu avec M. Kohout, c'est de poursuivre tout au long des travaux de la Convention, de la conférence intergouvernementale, des contacts un peu plus réguliers, soit de nature bilatérale, soit en les structurant dans le cadre d'une relation entre le Benelux et les pays de Visegrad (Hongrie, Pologne, Tchéquie et Slovaquie). »
-Aujourd'hui, à quelques mois de l'entrée de dix nouveaux pays dans l'UE, comment ces derniers, et tout particulièrement la République tchèque, sont-ils perçus en Belgique ?
« Je dirais qu'avec la République tchèque, il y a d'abord une taille de population qui est assez équivalente, je pense que les relations bilatérales ont toujours été extrêmement chaleureuses, et donc, tant au secrétariat d'Etat aux Affaires européennes qu'au président de la Commission des Relations intérieures, j'ai redit la volonté qui était la nôtre de poursuivre des relations bilatérales empreintes d'amitié entre la Tchéquie et la Belgique. Incontestablement l'image réciproque des deux pays chez les uns et les autres est extrêmement positive, et donc nous recevons avec beaucoup de plaisir les dix pays qui vont nous rejoindre parce que je crois que c'est une chance historique pour l'Europe qu'il ne fallait pas manquer. La volonté qui est la nôtre est de réussir cette conférence intergouvernementale pour assurer demain la gouvernabilité d'une UE élargie à vingt-cinq, puisqu'il faut quand même reconnaître qu'un élargissement à dix nouveaux Etas membres est un élargissement d'une ampleur inconnue au niveau de l'UE jusqu'à présent. »
-Certaines voix pessimistes en République tchèque s'élèvent pour s'inquiéter de cette entrée ? Que pourriez-vous leur répondre ?
« Tout ce que je peux leur répondre, c'est que l'expérience que nous en avons, alors que nous étions fondateurs, je le répète, des communautés européennes, c'est que ça a entraîné à la fois la stabilité politique, ça a permis d'asseoir la démocratie dans notre pays en se fondant sur les valeurs de liberté et des droits de l'homme, que ça a eu aussi un effet incontestable d'entraînement en matière économique, de prospérité et de croissance. Je crois que les eurosceptiques se trompent. Je pense que les pays qui sont membres aujourd'hui de l'UE peuvent tous attester qu'il y a une réelle plus-value en termes de bien-être de nos populations. »
-Comme vous l'avez dit, la Tchéquie est souvent comparée à la Belgique pour sa taille, son nombre d'habitants, quel pourrait être le rôle de cette Tchéquie dans la nouvelle UE ?
« Elle a déjà pris un certain nombre d'initiatives, je crois qu'elle va pouvoir apporter son expertise sur le plan politique mais aussi en termes économiques. Je crois que, par rapport au dynamisme économique de la Tchéquie aujourd'hui, c'est un exemple pour l'ensemble des pays qui nous rejoignent, et c'est aussi, et c'est un message positif que nous allons bien entendu faire passer à nos investisseurs en Belgique, un gigantesque marché qui s'ouvre à nous avec des perspectives de croissance qui sont assez impressionnantes. Personnellement, je suis très confiant de ce que la dialectique de la relation entre la Belgique et la Tchéquie au sein de l'UE sera profitable à nos deux pays et à l'UE dans son ensemble. »