La fondation de Pernstejn
Les armoiries des seigneurs de Pernstejn représentent une tête noire de bison d'Europe, placée sur un fond d'or et portant un plion enfilé par les naseaux. L'histoire de l'origine des armoiries et sur la fondation du château Pernstejn, est assez originale.
Il y a des siècles que vivait dans les profondeurs des forêts moraves un brave charbonnier du nom d'Adalbert. Il avait construit sa cabane dans une clairière, pour abriter le peu qu'il possédait. Adalbert travaillait dur toute la journée et revenait le soir, épuisé de fatigue. Un soir, en arrivant chez lui, le charbonnier remarqua que la portière de la petite cave où il gardait les provisions était défoncée. Les débris de quelques récipients gisaient sur le sol en terre et les caisses à pain étaient presque vides. Adalbert était très surpris car il ne voyait pas très bien qui aurait pu s'aventurer dans un endroit si isolé pour dérober son pain. Comme il restait encore quelques morceaux, le charbonnier supposa que le coupable allait revenir chercher les restes. Le jour suivant, il rentra plutôt que prévu à son modeste logis. Arrivé à proximité de la cabane, il entendit un soufflement accompagné d'un clappement impressionnant. Il s'approcha pour voir l'intrus qui volait le reste de ses provisions de pain. Il fit à peine deux pas qu'un bison d'Europe gigantesque, de couleur noire, se rua à l'extérieur. L'homme fut tellement surpris qu'il fut incapable de dégainer la hache, son seul outil de défense. Déjà le bison chargeait ! Adalbert n'avait d'autre solution que d'attraper l'animal par les cornes. Pendant quelques instants, le charbonnier lutta avec le bison, puis réussi à l'immobiliser. Il lia l'animal et se procura rapidement un plion qu'il passa à travers les naseaux du bison. Sans se poser trop de questions, Adalbert décida de traîner le bison au château du prince pour l'offrir à son maître. Lorsque les gardes aperçurent du haut des remparts l'homme traînant un gros bison, ils ouvrirent le portail pour le laisser entrer dans la cour. Adalbert expliqua rapidement la raison de sa présence et les serviteurs appelèrent le prince. Pendant ce temps, le bison se cabrait dans tous les sens et n'était plus maîtrisable. Adalbert dégaina sa hache et tenant le bison de la main gauche, il trancha la tête de l'animal de la main droite. En arrivant, le prince avait bel et bien vu ce qui s'était passé. Il fut impressionné par la force de son sujet car il n'avait jamais vu un homme vaincre seul un bison.
Il remercia sincèrement Adalbert du présent. En signe d'admiration et de respect, le prince accorda au charbonnier Adalbert, l'indépendance ainsi qu'à tous ses descendants. Il l'anoblit en lui donnant la forêt entourant sa cabane. En souvenir de l'acte héroïque, le prince proposa à l'ex-cahrbonnier de faire représenter sur ses armoiries une tête noire de bison portant un plion enfilé par les naseaux. N'y voyant aucune objection, Adalbert accepta.
A l'endroit où se trouvait la cabane, il fit construire un château en bois. Quelques siècles plus tard, les descendants d'Adalbert avaient détruit l'ancienne bâtisse et commencèrent à construire, au m'eme endroit, un château en pierre. Un jour, un étranger s'arrêta sur le chantier et se mit à observer les ouvriers. Après quelques heures, il planta dans le sol le bâton d'if qu'il tenait dans la main et qu'il avait ramené de Palestine. Lorsqu'on lui demanda quelle était la raison d'un tel geste, il expliqua que si le bâton d'if germait et pousserait en un grand arbre, il protégerait le château et la famille seigneuriale. La construction du château terminée, les descendants d'Adalbert l'appelèrent Pernstejn.
Au printemps, l'if germa et devint un bel arbre. L'arbre fut donc considéré en tant que symbole de la famille Pernstejn. Les seigneurs de Pernstejn croyaient que du moment que l'if sera sain, le château Pernstejn résistera au attaques et aux intempéries. L'if n'existe certainement plus depuis longtemps, mais le château Pernstejn domine toujours la région de la Moravie, perché sur le rocher, près à accueillir les visiteurs !
