La Grande-Bretagne, terre d'asile pour les roms?
Depuis le 1er mai, la citoyenneté européenne bouleverse le statut des Roms européens. Depuis plusieurs mois déjà, les tabloïds britanniques titrent sur les risques d´invasions de la communauté tzigane. Pourtant la situation est complexe. Les Roms de la nouvelle Union Européenne ne peuvent plus être demandeurs d'asile et perdent les prestations sociales qu´ils pouvaient obtenir auparavant.
La situation des Roms, en Europe centrale, est difficile. Lourdement touchés par le chômage et les discriminations, les Roms apparaissent souvent comme des citoyens de seconde zone. Depuis 1989, les tensions ont augmenté et la communauté rom a peine à faire valoir ses droits. Les explosions de violence en Slovaquie au début de l'année en sont l'illustration. Pour autant, la perspective de quitter ces pays pour trouver une meilleure situation n'est pas si facile.
Les visions apocalyptiques des Britanniques n'ont cessé de remplir les journaux. Le Sun titrait même récemment " Des Romains aux Tziganes", pour relater l'histoire des invasions en Grande-Bretagne. En réalité, les Roms peuvent désormais y chercher un travail, mais les vagues attendues sont inégales. D'une part, les Roms des nouveaux pays membres ne semblent pas vouloir affluer vers les rivages britanniques. D'autre part, les demandeurs d'asile rom perdent leurs prestations sociales et doivent affronter une nouvelle situation. En tant que citoyens européens, ils n'ont plus droit à ces prestations et doivent se constituer en demandeurs d'emploi. La situation n'est pas évidente et le retour au pays est aussi une solution envisagée. En 2002, la Grande-Bretagne enregistrait des demandes records d'asile, 1365 familles demandaient ce droit. Autant de familles dont les situations devront être réévaluées. Les règles sont strictes, les citoyens européens ne peuvent se porter candidats à l'asile politique. Les régulations entreprises par les autorités britanniques pressent ainsi l'horizon des anciens bénéficiaires.