La grande fête de la cornemuse

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La ville de Strakonice en Bohême du Sud vit, ces jours-ci, une invasion. Elle est envahie par 900 cornemusiers du monde entier et des milliers de spectateurs venus au XVIIe Festival international de la cornemuse. Ceux qui n'aiment pas cet instrument sont conseillés d'éviter ces jours-ci cette ville où la musique stridente de la cornemuse retentit partout, dans les rues, sur les places publiques, au château qui domine Strakonice, à la Maison de la culture, dans des auberges et des tavernes.

C'est sans doute le dramaturge tchèque de la première moitié du XIXe siècle Josef Kajetan Tyl qui est responsable de la grande popularité de la ville de Strakonice parmi les cornemusiers. En situant dans les environs de cette ville l'action de sa pièce intitulée « Le cornemusier de Strakonice ou Le festin des mauvaises fées », il a attiré l'attention du large public sur les traditions musicales de cette région où la cornemuse jouait un rôle de première importance depuis les temps immémoriaux. Le héros de sa pièce, Svanda dudak (le cornemusier Svanda) était très aimé par le public populaire et est devenu aussi un personnage symbolique pour ce genre de folklore.

Les amateurs de cornemuse se sont réunis dans la ville de Strakonice pour la première fois en août de 1967 et depuis ce temps-là le festival revient dans la ville tous les deux ans. Il se classe parmi les festivals folkloriques les plus importants dans le monde et depuis 1995 il jouit du statut de l'Organisation internationale des festivals folkloriques de l'UNESCO.

Le programme de cette grande fête de la cornemuse a commencé, ce jeudi, par un défilé dans les rues de la ville qui a amené tous les participants dans la cour du château de Strakonice. C'est dans la cour du château qu'on a assisté à une cérémonie traditionnelle. Eva Dreslerova, directrice du Centre culturel municipal, explique :

« Tout commence par une cassation internationale des cornemusiers qui est la cérémonie d'inauguration du festival. C'est une cérémonie traditionnelle lors de la quelle le représentant des cornemusiers demande au maire de Strakonice l'autorisation d'organiser cette fête de la cornemuse dans sa ville. »

Cette fois-ci on a accueilli dans la ville des ensembles et des solistes de 17 pays dont la Slovénie, la Bulgarie, la Grande-Bretagne, la France, l'Italie et l'Algérie. La République tchèque est représentée par 19 ensembles et 39 cornemusiers solistes. Il y a des ensembles qui sont des habitués de ce festival, le public les connaît et leur réserve à chaque fois un accueil chaleureux. Sous les murs du château les visiteurs peuvent faire leurs emplettes à la Foire de Bohême. On y vend non seulement des articles d'artisanat et des spécialités culinaires de la région mais aussi par exemple ... des cornemuses.

C'est Ceska televize (Télévision publique tchèque) et Cesky rozhlas ( Radio publique tchèque) qui sont les partenaires médiatiques du festival. Selon le directeur général de la Radio publique tchèque Vaclav Kasik, le folklore est un phénomène international qui refuse de se soumettre à la discipline inventée par les hommes: « Je dis parfois pour plaisanter que la Radio publique tchèque de même que le folklore sont un peu indisciplinés. Ce qui veut dire que ni l'une, ni l'autre ne respectent les frontières entre les Etats. »

La grande fête de la cornemuse se terminera le dimanche 27 août par un défilé et un grand concert qui réunira tous les ensembles et tous les solistes participant au festival.