L'élection de la première chancelière allemande, Angela Merkel, suscite naturellement une grande attention en Tchéquie, aussi bien de la part des médias que de l'opinion publique. Cela n'est pas étonnant, puisque l'Allemagne est un voisin et le partenaire commercial le plus important de la République tchèque. Comment la nouvelle chancelière est-elle perçue en Tchéquie ?
Angela Merkel, photo: CTK
Ce que la grande presse fait surtout remarquer est qu'Angela Merkel, 51 ans, est la première femme qui se retrouve à la tête du gouvernement, dans l'histoire de l'Allemagne. Lidove noviny titre : L'Allemagne possède une chancelière. Mlada fronta Dnes : Avec l'aide de Dieu. Le quotidien fait allusion au serment prononcé par Angela Merkel après son élection au Bundestag qu'elle a conclu par ces paroles. La presse, et les commenteurs font, pourtant, remarquer une autre chose : certes, la nouvelle chancelière a été élue avec la plus grande majorité des voix des députés depuis plus de quarante ans. Mais il ne faut pas oublier que seulement 397 députés ont voté pour elle, sur les 612 présents. On remarque, surtout, qu'une cinquantaine de députés de la social-démocratie (SPD) probablement a voté contre. Cela met quelque peu en doute la grande coalition qui sera dirigée par la présidente des chrétiens-démocrates (CDU), une coalition dont le SPD fait aussi partie. Le quotidien Lidove noviny écrit d'ailleurs, en sous-titre : Le gouvernement d'Angela Merkel n'est pas des plus stables, ce qui a été démontré par le vote de mardi au Bundestag. Il ajoute qu'en tant que femme, sa position sera certainement plus difficile que celle de ses prédecesseurs. Le commentateur de Lidove noviny, Lubos Palata, la compare à Catherine la Grande, parce que, selon lui, l'Allemagne a besoin de grandes réformes, comme la Russie en avait besoin au temps de la tsarine Catherine. Il s'est laissé inspiré par le fait que la nouvelle chancelière apprécie fort Catherine de Russie, qui est un certain exemple pour elle.
Angela Merkel et la Tchéquie ? La nouvelle chancelière allemande est venue souvent à Prague, à l'Institut Heyrovsky de l'Académie des Sciences, quand elle était encore physicienne. L'ancien président de l'Académie, Rudolf Zahradnik, s'en souvient très bien. Pour lui, c'était une « bosseuse », un très bon chercheur en physique. C'était surtout une femme qui savait ce qu'elle voulait qui, quand elle affirmait quelque chose, ne revenait jamais sur sa parole. Pour le professeur Zahradnik, il serait bon qu'un tiers des politiciens possèdent l'éducation, les bonnes manières, le sérieux et l'honnêteté de la nouvelle chancelière.
