La rose - ruze
Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem milovníkum cestiny Radia Praha. Ce trentième numéro du « Tchèque du bout de la langue » sera l'occasion de refermer notre cycle de trois émissions consacré aux fleurs - kvetiny. Après avoir étudié, dans un premier temps, l'étymologie de l'appellation tchèque du mois de mai - kveten, puis nous être intéressés à la symbolique des fleurs, nous allons, donc, pour cette fois-ci, passer en revue quelques expressions se rattachant non seulement aux fleurs, mais aussi à la rose - ruze.
Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem milovníkům češtiny Radia Praha. Ce trentième numéro du « Tchèque du bout de la langue » sera l'occasion de refermer notre cycle de trois émissions consacré aux fleurs - květiny. Après avoir étudié, dans un premier temps, l'étymologie de l'appellation tchèque du mois de mai - květen, puis nous être intéressés à la symbolique des fleurs, nous allons, donc, pour cette fois-ci, passer en revue quelques expressions se rattachant non seulement aux fleurs, mais aussi à la rose - růže. Une manière de boucler la boucle somme toute logique, puisque, si květen tire son origine du verbe kvést - fleurir, et désigne « la lune des fleurs », le mois florissant, une hypothèse, parmi d'autres, veut que l'appellation du mois de juin - červen, provienne de la couleur rouge - červená, de la rougeur - červenost, de la rose dite simple - růže, ou de l'églantier - šípkový keř.
A propos d'une personne exceptionnelle, notamment sur le plan moral, on peut parfois entendre dire que c'est une « fleur rare » - vzácná květina, voire une « herbe rare » - vzácná bylina. Toujours en rapport avec les qualités morales, quelqu'un peut être modeste comme une pâquerette - být skromný jako chudobka. Dans la langue tchèque, le nom pâquerette - chudobka, est, en effet, dérivé de l'adjectif « chudý», soit « pauvre » en français.
Si une pelouse ou une prairie peut être émaillée de pâquerettes, ces petites marguerites - sedmikráska, blanches ou rosées à coeur jaune, il existe en tchèque un idiome qui dit : Bylo tam lidí jako kvítí, soit, traduit littéralement, « Il y avait là-bas du monde comme des fleurs », une façon de dire qu'il y avait beaucoup de monde réuni au même endroit. En fait, le mot kvítí, s'il peut désigner une fleur en général, peut également indiquer une multitude de fleurs. Dans ce cas-là, il n'a alors guère d'équivalent en français.
Toujours avec ce même mot, kvítí, il existe un proverbe possédant une jolie rime : Pro jedno kvítí slunce nesvítí, soit « Le soleil ne brille pas que pour une fleur », synonyme, en fait, du célèbre « Un ou une de perdu(e), dix de retrouvé(e)s ». Cette expression sert à consoler des amours malheureux et à essayer de faire comprendre à la personne déçue par une séparation ou un refus que l'étre objet de leur affection n'est pas le seul, l'unique au monde. Cette déception n'est d'ailleurs surtout pas une raison pour battre une femme, s'il s'agit d'une femme, même avec une fleur - ženu ani květinou neuhodíš. Et ce même si to děvče je jako květ, c'est à dire que la fille en question est comme une fleur, comparaison très flatteuse, ou qu'elle a des yeux (bleus) comme de la chicorée - oči jako čekanky, des bleuets ou des centaurées - oči jako chrpy, des violettes - oči jako fialky, ou encore comme des myosotis - oči jako pomněnky. Enfin, d'une jeune fille, on peut dire qu'elle ressemble à un bouton de rose - Děvče jako poupátko.
La Rose est aussi belle que toi
Quand tu n'as pas ce sourire narquois.
Tu es d'une éclatante beauté
Mais ça, je crois que tu le sais.
J'essaye en vain de te cueillir
Hélas, tes épines se font sentir.
Ces épines qui te rendent sèche
Au coeur, me creusent une énorme brèche.
Le tien ne m'est pas ouvert
De marbre il est recouvert.
Mon coeur se consume pour toi
Car ma rose je n'aime que toi.
A n'en pas douter, vous aurez reconnu les vers universels du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry.
Comme dans de nombreuses autres langues, en tchèque, la rose - růže, est à l'origine de nombreux idiomes, dont certains d'entre eux ne sont pas étrangers au français. Il en va ainsi de l'expression Není růže bez trní - « Il n'y a pas de roses sans épines », c'est à dire que toute joie comporte une peine.
Mais il existe encore d'autres expressions comme : Nemít na růžích ustláno, soit « ne pas être couché sur un lit de roses » et ne pas avoir une vie facile, ou Trpělivost přináší růže, mot à mot, « la patience apporte des roses », mais dont le sens réel est bel et bien « tout vient à point à qui sait attendre ». Enfin, mentionnons pour finir le Až se bude bílá růže červenat, c'est à dire « lorsque la rose blanche rougira » et qui, en fait, signifie tout simplement « jamais ».
Ainsi se termine donc ce « Tchèque du bout de la langue » consacré aux fleurs - květiny, et aux roses - růže. Dès la semaine prochaine, nous aborderons un autre thème. D'ici-là, portez-vous bien - mějte se co nejlíp ! Salut et à bientôt - Zatím ahoj !
A propos d'une personne exceptionnelle, notamment sur le plan moral, on peut parfois entendre dire que c'est une « fleur rare » - vzácná květina, voire une « herbe rare » - vzácná bylina. Toujours en rapport avec les qualités morales, quelqu'un peut être modeste comme une pâquerette - být skromný jako chudobka. Dans la langue tchèque, le nom pâquerette - chudobka, est, en effet, dérivé de l'adjectif « chudý», soit « pauvre » en français.
Si une pelouse ou une prairie peut être émaillée de pâquerettes, ces petites marguerites - sedmikráska, blanches ou rosées à coeur jaune, il existe en tchèque un idiome qui dit : Bylo tam lidí jako kvítí, soit, traduit littéralement, « Il y avait là-bas du monde comme des fleurs », une façon de dire qu'il y avait beaucoup de monde réuni au même endroit. En fait, le mot kvítí, s'il peut désigner une fleur en général, peut également indiquer une multitude de fleurs. Dans ce cas-là, il n'a alors guère d'équivalent en français.
Toujours avec ce même mot, kvítí, il existe un proverbe possédant une jolie rime : Pro jedno kvítí slunce nesvítí, soit « Le soleil ne brille pas que pour une fleur », synonyme, en fait, du célèbre « Un ou une de perdu(e), dix de retrouvé(e)s ». Cette expression sert à consoler des amours malheureux et à essayer de faire comprendre à la personne déçue par une séparation ou un refus que l'étre objet de leur affection n'est pas le seul, l'unique au monde. Cette déception n'est d'ailleurs surtout pas une raison pour battre une femme, s'il s'agit d'une femme, même avec une fleur - ženu ani květinou neuhodíš. Et ce même si to děvče je jako květ, c'est à dire que la fille en question est comme une fleur, comparaison très flatteuse, ou qu'elle a des yeux (bleus) comme de la chicorée - oči jako čekanky, des bleuets ou des centaurées - oči jako chrpy, des violettes - oči jako fialky, ou encore comme des myosotis - oči jako pomněnky. Enfin, d'une jeune fille, on peut dire qu'elle ressemble à un bouton de rose - Děvče jako poupátko.
La Rose est aussi belle que toi
Quand tu n'as pas ce sourire narquois.
Tu es d'une éclatante beauté
Mais ça, je crois que tu le sais.
J'essaye en vain de te cueillir
Hélas, tes épines se font sentir.
Ces épines qui te rendent sèche
Au coeur, me creusent une énorme brèche.
Le tien ne m'est pas ouvert
De marbre il est recouvert.
Mon coeur se consume pour toi
Car ma rose je n'aime que toi.
A n'en pas douter, vous aurez reconnu les vers universels du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry.
Comme dans de nombreuses autres langues, en tchèque, la rose - růže, est à l'origine de nombreux idiomes, dont certains d'entre eux ne sont pas étrangers au français. Il en va ainsi de l'expression Není růže bez trní - « Il n'y a pas de roses sans épines », c'est à dire que toute joie comporte une peine.
Mais il existe encore d'autres expressions comme : Nemít na růžích ustláno, soit « ne pas être couché sur un lit de roses » et ne pas avoir une vie facile, ou Trpělivost přináší růže, mot à mot, « la patience apporte des roses », mais dont le sens réel est bel et bien « tout vient à point à qui sait attendre ». Enfin, mentionnons pour finir le Až se bude bílá růže červenat, c'est à dire « lorsque la rose blanche rougira » et qui, en fait, signifie tout simplement « jamais ».
Ainsi se termine donc ce « Tchèque du bout de la langue » consacré aux fleurs - květiny, et aux roses - růže. Dès la semaine prochaine, nous aborderons un autre thème. D'ici-là, portez-vous bien - mějte se co nejlíp ! Salut et à bientôt - Zatím ahoj !