L'ambassade tchèque au service des Américains en Syrie

Maarat al-Numaan, Syrie, photo: CTK

Rare embassade européenne encore ouverte en Syrie, l’ambassade de République tchèque va y assurer les services consulaires américains. C’est ce qu’a annoncé le ministère des Affaires étrangères, mercredi.

Maarat al-Numaan,  Syrie,  photo: CTK
En raison de l’escalade de la violence entre l’armée et les rebelles, les Américains ont fermé leur mission diplomatique en Syrie dès le mois de février. Depuis, c’est la Pologne qui assurait leurs services consulaires, mais celle-ci a également fermé son ambassade vendredi dernier en raison de « l’aggravation dramatique » de la situation, selon le ministre polonais des Affaires étrangères. La République tchèque, elle, contrairement donc à la plupart des pays occidentaux, a choisi de ne pas rappeler ses diplomates en poste à Damas et de laisser sa mission ouverte. Après la Slovaquie, les Etats-Unis deviennent ainsi le deuxième pays à se servir de la présence tchèque en Syrie. Vice-ministre des Affaires étrangères, Vladimír Galuška explique plus en détails ce que ce sera cette collaboration tchéco-américaine :

Vladimír Galuška
« La coopération consiste en somme à prendre en charge au niveau diplomatique le travail des employés de l’ambassade des Etats-Unis à Damas. Nos diplomates serviront ainsi d’intermédiaires dans l’envoi des courriers diplomatiques lors de la délivrance de passeports, lors de diverses affaires civiques et diplomatiques et ainsi de suite. Il s’agit donc de tâches administratives et consulaires tout à fait courantes. »

A plusieurs reprises déjà, Prague a fait savoir qu’elle était prête à remplir ce rôle pour tous les pays qui le souhaiteraient. Fin mai, la République tchèque avait expliqué pourquoi elle ne souhaitait pas suspendre ses relations diplomatiques avec la Syrie (www.radio.cz/fr/rubrique/faits/syrie-la-diplomatie-tcheque-ne-fait-pas-comme-les-autres). Elle n’est pas la seule ; la Bulgarie, Chypre, la Hongrie et la Roumanie sont également toujours représentés à Damas, tout comme parmi les grandes puissances bien évidemment la Chine et la Russie, qui soutiennent le régime du président Bachar al-Assad.

A la différence, par exemple, de l’Autriche ou du Danemark, dont les affaires consulaires sont désormais à la charge de leur ambassade siégeant dans des pays voisins de la Syrie, les Etats-Unis ont donc décidé de faire appel à la République tchèque. Un choix perçu comme logique par le ministère tchèque des Affaires étrangères, comme le précise Vladimír Galuška :

Homs,  Syrie,  photo: CTK
« On peut supposer qu’ils font confiance à un pays allié. Nous sommes aussi un des rares pays de l’Union européenne à conserver une représentation diplomatique à Damas. Le choix des Etats-Unis résulte donc tant d’une décision politique que d’une décision pratique ou tactique. »

Cette décision est aussi la confirmation, comme l’avait affirmé la diplomatie tchèque, que la position de Prague, qui n’est pas favorable à une intervention militaire et n’a pas expulsé les diplomates syriens début juin après le massacre de Houla, n’est pas mal comprise ou interprétée par la communauté internationale.