L'aristocratie au service de la diplomatie
L'exposition "L'aristocratie au service de la diplomatie", sa 3e partie, ouvrira ses portes au public le 12 décembre, au palais Toscan à Prague. La conservatrice de l'exposition, Marie Mzykova, a bien voulu la présenter au micro de Jarka Gissubelova:
"Cette exposition n'est pas une exposition classique des oeuvres d'art. Elle a un caractère culturel et historique. Elle présente les éminentes personnalités de la diplomatie française, allemande, danoise, polonaise et celle de l'Ordre de Malte au service de la monarchie habsbourgeoise, au 18e siècle. Elle présente, en même temps, la contribution de ces personnalités à l'enrichissement de la culture de la monarchie par la culture des pays d'où elles venaient. L'exposition met en relief le fait que le 18e siècle est un siècle de la diplomatie. Cette dernière devient une branche autonome, avec son propre vocabulaire. Le latin est abandonné au profit du français. C'est alors que voit le jour le classement de diplomates en ambassadeurs, légats ou nonces, envoyés, ministres ou autres accrédités auprès des souverains, et en chargés d'affaires"...
Arrêtons-nous un instant sur la partie de l'exposition présentant la diplomatie autrichienne au service de la France. Au 18e siècle, les hostilités marquent les rapports entre la monarchie habsbourgeoise et la France. Dans cette atmosphère extrêmement défavorable, c'est Josef Vaclav Vavrinec, le prince de Liechtenstein, qui devient ambassadeur de Charles VI à Paris, et qui réussit à changer cette situation et à s'assurer le respect de l'empereur français qui le décore de l'Ordre de la Toison d'or. En 1750, le poste d'ambassadeur de la monarchie habsbourgesoise s'ouvre, à nouveau, à la famille Kaunitz qui l'occupait déjà dans le passé. Plusieurs objets provenant des riches collections d'art français réunies par cette famille au château de Slavkov, édifié dans le style des résidences françaises, sont présentés à l'exposition. Or, l'objet qui captive le plus d'attention, c'est incontestablement la robe de la princesse Pauline de Schwarzenberg, belle-soeur de Karl, prince de Schwarzenberg, nommé en 1809, ambassadeur autrichien en France. La princesse Pauline est morte dans un incendie qui s'est déclaré, lors d'un bal offert par l'ambassadeur en l'honneur du mariage de Napoléon avec la fille de l'empereur autrichien, Marie-Louise. Karl Schwarzenberg s'est inscrit de façon marquante dans l'histoire de la diplomatie. C'est lui, qui a aménagé les nouveaux locaux de l'ambassade autrichienne à Paris, Chaussée d'Antin. Le temps ne nous permet hélas d'en dire davantage sur cette exposition, qui durera jusqu'au 10 février prochain, au palais Toscan à Prague.