Le Premier ministre tchèque face aux critiques
Lors de son voyage en Israël, le Premier ministre tchèque a fait des déclarations qui ont choqué le monde. Les pensait-il de la manière dont il les a exprimées ? Alain Slivinsky.
Un tout petit signe de ponctuation serait à l'origine du scandale : un point entre deux mots. C'est le quotidien israélien, Haaretz, qui a déclanché l'affaire en publiant une interview avec le chef du gouvernement tchèque, Milos Zeman, en visite officielle à Tel-Aviv. Dans cet entretien, le Premier ministre aurait comparé Yasser Arafat à Hitler - du moins dans l'interprétation du journaliste qui en est l'auteur. Milos Zeman ne compte pas protester, mais a publié un démenti dans la presse tchéque. Le quipropos est dû, selon lui, à son emploi de l'anglais et à l'omission, dans l'article du Haaretz, d'un point. A la question de savoir s'il comparait Arafat à Hitler, le Premier ministre affirme avoir répondu en une seule phrase : « Naturellement, ce n'est pas à moi que revient le devoir de juger Arafat ». Le Haaretz a publié deux phrases. Primo : Naturellement - point. Secundo : Ce n'est pas à moi que revient le devoir de juger Arafat. Quipropos, aussi, dans l'interprétation, par le quotidien, des paroles du Premier ministre en ce qui concerne le tranfert des Palestiniens. Le chef du gouvernement affirme qu'il ne pensait pas aux Palestiniens, mais aux négociateurs entre Israël et les Palestiniens, quand il a employé l'idiome anglais « Take it or leave it », les négociateurs eux, devant être chassés de la table des négociations. Dans sa déclaration officielle à ce sujet, le Premier ministre insiste sur le fait que le texte publié par le Haaretz ne répond pas aux idées qu'il s'est efforcé de présenter. Cette explication semble suffir à Bruxelles, comme vient de le déclarer Josep Piqé, ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, pays qui préside l'Union européenne, actuellement. D'autres voix critiques se sont fait entendre, aussi bien en Tchéquie qu'à l'étranger, en France également.