Le public tchèque apprécie le théâtre slovaque

Le théâtre slovaque à Prague, photo: CTK

Le théâtre demeure l'un des ponts qui lie Tchèques et Slovaques, neuf ans après la partition de leur Etat commun. Alena Gebertova.

Le théâtre slovaque à Prague,  photo: CTK
Pendant la semaine écoulée, Prague a accueilli les Journées du théâtre slovaque. Leur septième édition a suscité, déjà traditionnellement, un vif intérêt du public. Toutes les représentations de troupes de Bratislava, Martin et Kosice, ont été données à guichets fermés. Une nouvelle fois, le public pragois a réservé aux comédiens slovaques un accueil enthousiaste, les applaudissements, après chaque représentation, n'en finissaient pas, accompagnés parfois de bravos que l'on est accoutumé à entendre, plutôt, dans des maisons d'opéra.

Le théâtre slovaque et les Tchèques, c'est une longue histoire d'amour. Dans les années 70 et 80, c'est notamment la télévision qui a permis au public tchèque de prendre connaissance des réalisations théâtrales slovaques. Diffusés régulièrement une fois par semaine, les spectacles de la télévision de Bratislava, qu'on aimait appeler « lundis slovaques », étaient, alors, très populaires en Tchéquie. Un répertoire inédit de qualité, le talent et le charme des comédiens slovaques avaient beaucoup d'attrait pour les spectateurs tchèques, à l'époque marquée par la grisaille de la dure normalisation communiste.

L'intérêt du côté tchèque pour le théâtre slovaque ne s'est pas amoindri avec la chute du régime communiste ou avec l'éclatement de la fédération tchécoslovaque. Même si elles sont dorénavant absentes sur le petit écran tchèque, des troupes slovaques arrivent régulièrement à Prague pour y remporter, toujours, de grands succès. Durant les premières années qui ont suivi la partition de l'Etat, la présence d'hommes et de femmes de théâtre slovaques à Prague était, avant tout, une occasion de manifester les sympathies mutuelles. Aujourd'hui, neuf ans après, les accents nostalgiques s'estompent et c'est, en premier lieu, la qualité des représentations qui subjugue le public tchèque. En plus, celui-ci prend apparemment grand plaisir à entendre le slovaque, une belle langue mélodieuse et douce. Très proche du tchèque, c'est pourtant une langue que la jeune génération des Tchèques a du mal, petit à petit, à comprendre, car elle a raremement l'opportunité de l'entendre...