Le trésor au château de Frydstejn

Château de Frýdštejn, photo: Hadonos, CC BY-SA 3.0 Unported

Dans la ville de Turnov, située au coeur du Paradis tchèque, en Bohême du nord, vivait un riche tailleur de grenat. Sa fille Jirina était belle, mais obsédée par l'argent. Elle avait beaucoup d'admirateurs. Jan, fils d'un riche meunier et Frantisek, un pauvre cordonnier, étaient ses courtisans les plus attrayants. Comme la jeune fille n'arrivait pas à se décider et à choisir entre les deux garçons, elle décida que celui qui voudrait obtenir ses faveurs, devrait lui apporter une bourse de cent mille ducats d'or, dans un délai de trois semaines. Jan possédait la somme demandée, mais Frantisek, le cordonnier, n'avait rien. Malheureux, il se promenait dans la forêt en réfléchissant sur ce qu'il pourrait bien faire. Il arriva alors jusqu'aux ruines du château de Frydstejn...

Château de Frýdštejn,  photo: Hadonos,  CC BY-SA 3.0 Unported
Et une idée lui vint à l'esprit ! Il se souvint avoir entendu raconter que jadis, des brigands avaient enfoui un butin amassé dans les caves du château. Les brigands avaient tous été capturés et pendus haut et court. Le trésor devait donc toujours être au même endroit. Excité, Frantisek retourna chez lui et revint à Frydstejn muni d'une pelle et d'une lampe à pétrole. Il cherchait, cherchait, mais ne trouvait pas. Soudain, il aperçut un petit bonhomme vert qui lui faisait signe. La minuscule créature lui expliqua qu'il était le nain des mousses et lichens, gardien du trésor. « Je sais bien qui tu es et la raison de ta présence. Le trésor ne peut revenir seulement qu'à celui qui saura l'utiliser raisonnablement et comprendra le sens de la vie en l'acquérant. Je sais que tu es l'homme en question », dit le petit bonhomme avant de disparaître. Frantisek découvrit alors juste devant lui un coffre gigantesque en cuir. Lorsqu'il l'ouvrit, il fut ébloui par le scintillement des bijoux. Sans attendre, il emporta le trésor chez lui. Finalement, il se dit qu'une femme qui favorisait le plus aisé n'en valait pas la peine. Il ne s'intéressa donc plus à Jirina, épousa une jolie fille de ferme et déménagea en ville. Il ouvrit un grand magasin de chaussures et vécut heureux. Jirina épousa le fils du riche meunier, mais le couple se disputait constamment. Jan commença à boire et mourut jeune. Jirina devint laide et resta seule, abandonnée, car personne n'avait envie de fréquenter une femme querelleuse et dédaigneuse.