Les anicroches diplomatiques du Premier ministre tchèque

Milos Zeman en Israël, photo: CTK

Inadmisible, impensable, honteux, manque de politesse diplomatique... La foudre tombe sur la tête grisonnante du Premier ministre tchèque, après ses paroles prononcées sur la terre de l'Etat hébreux. Alain Slivinsky.

Milos Zeman en Israël,  photo: CTK
Selon la presse tchèque, qui reprend les termes d'une interview publiée par le plus influent quotidien israélien, Ha'arec, le chef du gouvernement tchèque, Milos Zeman, en visite officielle à Tel-Aviv, aurait comparé le leader palestinien, Yasser Arafat, à Hitler. Etant-donné que Milos Zeman a fait cette même comparaison à l'égard de l'homme politique autrichien, Jörg Haider, samedi dernier, le Premier ministre essuie les foudres du monde diplomatique et politique. Milos Zeman aurait aussi, selon le même quotidien, comparé la position des Israéliens et des Palestiniens à celle des Allemands des Sudètes et de la Tchécoslovaquie. Les autorités tchécoslovaques auraient dû employer à l'égard des Allemands des Sudètes l'idiome anglais « Take it or leave it ». Mauvaise traduction, du moins dans la presse tchèque par « acceptez nos propositions ou vous serez transférés », alors que l'idiome anglais signifie, tout simplement « A prendre ou a laisser ». Selon le Ha'arec, le chef du cabinet tchèque aurait déclaré que les Israéliens devraient dire aux Palestiniens d'accepter leurs propositions ou qu'ils seraient chassés... Les réactions ont été quelque peu violentes, même de la part de l'Union européenne, qui pratique sa propre politique, au Proche-Orient. Le porte-parole de Günter Verheugen, commissaire pour l'élargissement de l'Union, Jean-Christophe Filori, a jugé bon de rappeler que la Tchéquie, en clôturant le chapitre d'adhésion sur la politique étrangère, s'était engagée à soutenir la politique étrangère de l'Union, y compris celle qu'elle pratique au Proche-Orient. On a assisté à un tollé de protestations allemandes, mais aussi de la part de la scène politique tchèque. Le ministère des Affaires étrangères se refuse à tout commentaire, tant qu'il ne disposera pas des déclarations originales du Premier ministre. L'orage semble se calmer, selon Radim Pelc, chef du bureau de coordination tchèque, à Ramallah, en territoire palestinien. Selon lui, l'affaire tourne autour de l'interprétation des propos de Milos Zeman. Les milieux officiels palestiniens, après une réaction violente, reviennent au calme, car le conflit israélo-palestinien ne se déroule pas seulement sur le terrain, mais aussi dans les médias. La réponse du Premier ministre tchèque, Milos Zeman, à la question de savoir s'il comparait Arafat à Hitler, interprétée comme affirmative par le Ha'arec, ne pourrait être que le voeu de l'auteur de l'article du quotidien de Tel-Aviv. Place maintenant à la diplomatie, les émotions s'étant quelque peu évaporées.