Les Décrets Benes - problème du passé ou du présent ?

Edvard Benes signe un décret

Les Décrets Benes, portant, entre autres, sur l'expulsion des minorités allemande et hongroise de la Tchécoslovaquie après la Seconde Guerre mondiale et sur la confiscation des biens des expulsés, font en ce moment beaucoup de bruit en Europe. Auparavant, c'étaient l'Autriche et l'Allemagne qui demandaient leur abolition. A présent, c'est la Hongrie qui prend la relève.

Edvard Benes signe un décret
Les Décrets Benes, portant, entre autres, sur l'expulsion des minorités allemande et hongroise de la Tchécoslovaquie après la Seconde Guerre mondiale et sur la confiscation des biens des expulsés, font en ce moment beaucoup de bruit en Europe. Auparavant, c'étaient l'Autriche et l'Allemagne qui demandaient leur abolition. A présent, c'est la Hongrie qui prend la relève. Le chef du cabinet hongrois, Viktor Orban, estime que les Décrets sont immoraux et que l'adhésion de la République tchèque et de la Slovaquie à l'Union européenne est impensable si les documents en question restent en vigueur. Ses propos surprenants, notamment pour les deux pays concernés, ne sont pas restés sans écho à Bruxelles, où Viktor Orban les avait prononcés. Mardi, le négociateur tchèque à l'UE, Pavel Telicka, en a longuement discuté avec les membres de la Commission européenne. Avec quel résultat ? "Les Décrets n'entrent pas dans les négociations de la République tchèque avec l'Union européenne", a dit clairement Rutger Wissels, représentant de la Commission. Son porte-parole, Jean-Christophe Filori, a ajouté : "Les Décrets et l'expulsion des Allemands étaient des événements malheureux. Ils sont derrière nous et il n'y a aucune raison de les mettre en rapport avec l'adhésion de la Tchéquie à l'UE". Curieusement, les politologues et commentateurs tchèques ne sont pas tous d'accord. Par exemple, le quotidien Mlada fronta Dnes écrit : Le Premier ministre hongrois a raison et le cabinet tchèque le sait très bien. En effet, les Décrets Benes, basés sur la culpabilité collective, n'ont rien a faire dans la législation d'un état membre de l'Union. Ce ne sont pas les historiens qui résoudront ce problème épineux. Au lieu de discuter sérieusement avec le Premier ministre d'un pays ami, qui a osé de nous dire une vérité désagréable, nos hommes politiques boudent comme des adolescents, constate le journal.

Les Décrets Benes sont un thème d'actualité aussi en France. Notre collaborateur parisien, Jiri Slavicek, au micro d'Alena Gebertova...