Les succès et les problèmes de la santé publique tchèque
Quelle est la situation de la santé publique tchèque au début du 21ème siècle' L'ancien ministre tchèque de la Santé publique, Martin Bojar, a évoqué plusieurs aspects de cette situation pour le journal Mlada fronta Dnes. Vaclav Richter.
Dans les pays développés, la médecine évolue avec une vitesse vertigineuse, constate Martin Bojar, directeur de la clinique de neurologie de l'hôpital de Prague-Motol. Tandis que, d'une part, les progrès de la pharmacologie, de la génétique et de la transplantation des organes sont fascinants, d'autre part, on doit constater que des milliards de personnes manquent de médicaments fondamentaux, dont l'aspirine, souffrent de maladies infectieuses, du Sida, et nuisent à leur santé par les stupéfiants. Selon Martin Bojar, la santé publique en République tchèque a évolué, au cours de la dernière décennie, pratiquement de la même façon que les systèmes de santé dans les pays de l'Union européenne. Aujourd'hui, les malades tchèques sont traités par des médicaments modernes souvent très chers qui sont remboursés complètement ou, en grande partie, par les caisses d'assurance - maladie. La technique médicale la plus sophistiquée est de plus en plus accessible. Par exemple, le fait que le nombre de Tchèques traités par la dialyse dépasse la moyenne européenne, est considéré comme naturel. L'état de la santé publique tchèque serait donc, selon Martin Bojar, loin d'être si alarmant comme le voient certains critiques. L'ancien ministre avoue cependant que tous ces soins sont au-dessus des moyens de la société tchèque. A son avis, dans quelques années, les caisses d'assurance - maladie ne seront peut-être pas en mesure de les rembourser. Peut-on mettre au point un système plus économique? Martin Bojar se montre assez sceptique en ce qui concerne l'introduction de plusieurs catégories d'assurance-maladie. Il fait entrevoir cependant une possibilité de rendre la médecine tchèque moins gloutonne en constatant que dans les hôpitaux occidentaux il y a moins de médecins que dans les établissements tchèques du même genre. Selon Martin Bojar, cette situation n'est possible cependant que grâce à une meilleure organisation administrative et une meilleure formation des infirmières.