Les Tchèques sont invités à créer un bataillon multinational

Membres de l'unité de décontamination chimique, photo: www.army.cz

Les Etats-Unis et l'OTAN ont demandé à la République tchèque de créer, dans le cadre de l'OTAN, un bataillon multinational de protection contre les armes de destruction massive.

Selon le ministre tchèque de la Défense, Jaroslav Tvrdik, on devrait procéder, sans délais, à la création d'un nouveaux bataillon qui fera partie des forces d'intervention rapide de l'OTAN. On apprend, des sources diplomatiques, que cette initiative résulterait des activités de l'unité tchèque de décontamination chimique au Koweït, lors de l'intervention américaine en Irak. Pendant la guerre, des spécialistes tchèques étaient prêts à intervenir au cas où Saddam Hussein aurait utilisé des armes de destruction massive, ce qui était bien apprécié par les Américains. Le bataillon qui pourrait être composé de membres tchèques, slovaques, allemands, hollandais et suédois serait établi, probablement, dans la ville de Liberec en Bohême du nord. Selon le ministre tchèque, le bataillon pourrait être déployé dans cinq jours au plus tard en cas de catastrophes écologiques, industrielles et militaires dans le monde entier. Il doit devenir pleinement opérationnel, à partir de la moitié de l'année prochaine. Le gouvernement tchèque se penchera sur le projet en juin.

A en croire Petr Necas, spécialiste de la problématique militaire du Parti civique démocrate, formation principale de l'opposition tchèque, le projet de l'OTAN n'a rien de surprenant, car la Tchéquie envisage de se spécialiser, dans le cadre de l'OTAN, dans la protection contre les armes de destruction massive. Petr Necas estime, cependant, que ce ne serait pas suffisant. A son avis, l'armée tchèque ne devrait pas se transformer, seulement, en une formation auxiliaire et limiter ses activités à des domaines médicaux et anti-chimiques. "Nous ne devons pas oublier, souligne Petr Necas, qu'il s'agit avant tout d'une formation de combat".

Le ministre Jaroslav Tvrdik s'est entretenu, à Bruxelles, avec ses homologues des pays membres et candidats de l'Union européenne aussi sur la sécurité en Europe. Il a souligné, à cette occasion, que la défense de l'Union devrait être conçue dans le cadre de l'OTAN. Il ne pense pas qu'on puisse créer un état-major indépendant de l'Union. "L'Union européenne dispose de deux millions de soldats, mais elle n'arrive pas à réunir 60 000 hommes pour les forces d'intervention rapide. Cela démontre que la défense européenne continue à viser plus la quantité que la qualité et que les problèmes de la guerre froide subsistent toujours", a souligné le ministre tchèque de la Défense.