Martin Šonka, champion du monde de haut vol

Martin Šonka, photo: MKFI, public domain

Les Tchèques champions du monde dans quelle discipline sportive que ce soit, ne sont pas si nombreux. En novembre dernier, Martin Šonka est pourtant devenu champion du monde, pour la première fois de sa carrière, de la Red Bull Air Race, compétition de course aérienne et de voltige hautement spectaculaire.

Photo: 海人,  CC BY-SA 4.0
C’est l’histoire d’un type qui était malade en voiture lorsqu’il était enfant. D’un gars qui, certes, lisait passionnément les livres d’histoire racontant les exploits des pilotes pendant la Deuxième Guerre mondiale, mais qui est monté dans un avion pour la première fois de sa vie à dix-sept ans. Et qui, vingt-trois ans plus tard, est donc devenu champion du monde de course aérienne. Créée en 2005, organisée et gérée par Red Bull, cette compétition consiste en des slaloms aériens, matérialisés par des plots en tissu gonflés d'air, que les pilotes parcourent à basse altitude en contre-la-montre. Les appareils sont des avions de voltige monomoteurs. Les épreuves se déroulent généralement au-dessus de plans d'eau à proximité des grandes villes mais aussi sur des aérodromes ou des sites naturels, comme lors de la dernière étape à Forth Worth au Texas en novembre dernier, où Martin Šonka a donc été sacré.

Il y a un an de cela, Martin Šonka, ancien pilote de chasse au sein de la Force aérienne de l’Armée tchèque, avait dû se contenter du titre de vice-champion du monde, battu lors de la dernière course de la saison. Mais cette année, quatre victoires lors des huit épreuves qui figurent au programme de la compétition, lui ont assuré la première place finale. Pilote le plus régulier, le Tchèque a toutefois dû patienter, là aussi, jusqu’à la dernière course :

Martin Šonka,  photo: Harpagornis,  CC BY-SA 4.0
« Il y a eu des fois où, la faute à des erreurs techniques ou des disqualifications, j’aurais pu tuer quelqu’un après les courses. Le déroulement de la saison a été assez incroyable avec des bas mais aussi beaucoup de hauts. Ce n’était pas simple après l’immense déception de la saison dernière de se mêler de nouveau à la lutte pour le titre de champion du monde, mais nous y sommes parvenus. Et cette victoire finale est en quelque sorte un bonus, comme une cerise sur le gâteau. »

Cela était d’autant moins évident qu’en Red Bull Air Race, les pilotes sont propriétaires de leur avion. Et comme le précise Josef Šonka, le frère de Martin, ce n’est pas là, d’un point de vue financier, un sport pour monsieur Tout-le-monde :

« Un nouvel avion dans une version basique coûte à peu près 10 millions de couronnes (385 000 euros). Mais vous ne pouvez pas faire de compétition avec un tel appareil. Il faut y apporter des améliorations pour que l’avion soit de plus en plus rapide, ce qui peut signifier d’autres investissements de 10 millions supplémentaires. »

Martin Šonka,  photo: MKFI,  public domain
Après une trêve de deux mois, la prochaine saison redémarrera en janvier prochain. Martin Šonka défendra son titre contre les mêmes treize adversaires. Au total, dix courses, soit deux de plus que jusqu’à présent, figureront nouvellement au calendrier dans une discipline qui gagne en prestige et en popularité d’année en année, notamment en République tchèque, où la télévision publique retransmet les épreuves.

Martin Šonka, ancien triple champion d’Europe aussi de voltige aérienne, rêve d’ailleurs d’organiser une étape du championnat du monde en République tchèque. Et selon lui, cela pourrait se faire à l’horizon 2021 à Prague ou dans les environs de la capitale.