Matières toxiques dans le sang des ministres européens

Le ministre tchèque de l'Environnement Libor Ambrozek avec ses résultats du WWF

Quatorze ministres des pays de l'Union européenne, se sont soumis à un test sanguin. Les résultats ne sont pas des plus encourageants, et des matières toxiques ont été détectées dans leur sang.

Le ministre tchèque de l'Environnement Libor Ambrozek avec ses résultats du WWF
Le WWF, organisation mondiale pour la protection de la nature, vient de publier son rapport sur les analyses de sang de quatorze ministres des pays de l'Union européenne, réalisées en juin dernier. Parmi eux, il y avait aussi le ministre tchèque de l'Environnement, Libor Ambrozek. Le but de l'opération était de mettre en garde contre l'emploi de nombreux produits chimiques, plus ou moins nocifs à la santé de l'homme, mais qui font partie de sa vie de chaque jour. En effet, le test à démontré que, bien des années après l'interdiction de certaines matières chimiques, il en restait encore des traces dans l'organisme des ministres, donc aussi dans celui des Européens en général. D'autres opérations du WWF ont, d'ailleurs, démontré la présence de matières toxiques dans l'organisme des ours polaires, dauphins, volatiles et autres animaux vivant pourtant bien loin des centres industriels. Dans le sang du ministre tchèque de l'Environnement, le test à révélé un taux très élevé de PCB, mais aussi de DDT. Surprenant, car le DDT est interdit en Tchéquie depuis 1973, les PCB depuis les années soixante-dix également. Comment se fait-il que ces produits, hautement toxiques, se retrouvent encore dans l'organisme de l'être humain ? Parce qu'ils présentent la fâcheuse qualité de ne se dégrader que très lentement. Le ministre de l'Environnement, Libor Ambrozek, a passé la plus grande partie de sa vie en Moravie du sud, une région agricole et de vignobles, où les conditions de vie devraient être des plus saines. Que pense-t-il des résultats du test ?

Il ne faut pas oublier que l'agriculture intensive du régime communiste employait d'énormes quantités d'engrais, pesticides et autres, abandonnés ou interdit de nos jours. Les PCB, par exemple, faisaient partie des composants des installations électriques, mais aussi des peintures employées dans les exploitations agricoles et d'élevage. L'homme les a absorbés avec le lait et la viande des bovins qui, eux-mêmes les avaient consommés dans leurs étables... A noter quand même que le sang du ministre tchèque contenait bien moins de plastifiants, appelés phtalates, que celui de ses collègues de l'Europe de l'Ouest. Pourquoi ? D'après lui, ce serait dû au fait qu'il a moins été en contact avec des jouets en plastique qui peuvent contenir des phtalates, justement. Il serait donc temps que l'Union européenne, avec le rapport du WWF à l'appui, adopte de nouvelles normes sur l'emploi des matières toxiques.