Miloslav Moucha expose ses travaux sur papier à Písek

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Miloslav Moucha fait partie des peintres tchèques les plus intéressants à l’heure actuelle. Figuratif ou abstrait, son parcours artistique est jalonné de différentes phases et différents styles, guidé avant tout par son envie à lui, loin de tout effet de mode. Il se consacre depuis maintenant une vingtaine d’années à la peinture de paysages de la Bohême du Sud et des Cévennes. Des paysages bien plus méditatifs que descriptifs. Emigré en France en 1968, il est l’artiste fétiche de la galeriste lyonnaise Geneviève Mathieu. Le centre culturel Sladovna, à Písek, en Bohême du Sud, expose pour un mois ses œuvres graphiques sur papier.

« J’ai une maison ici, près de Písek, et on m’a proposé de faire une exposition dans un lieu intéressant, tout neuf, qui s’appelle ‘sladovna’ (malterie, ndlr). C’est une brasserie qui a été transformée en une maison de la culture. Comme j’aime bien la ville de Písek que je connais depuis mon enfance, j’étais content et j’ai décidé de faire l’exposition. »

C’est en effet un lieu très intéressant, leur programme annonce pas mal d’expositions. Quelles sont les œuvres que vous avez décidé d’exposer dans cette ancienne malterie ?

« Ecoutez, j’ai été tenu par le format, car l’installation de cet espace se prête au dessin. Et encore, un format qui ne dépasse pas 70 cm sur 100. J’ai donc fait un choix de 80 pièces, des gravures des années 1990 et des dessins qui datent de ces dix dernières années. »

Vous parlez de gravures, il me semble qu’il y a également des travaux au fusain...

« Oui, il y a des dessins au fusain, à l’encre de Chine. Ce sont des travaux sur papier, avec des techniques différentes, mais surtout le fusain. »

Au niveau technique, pourriez-vous nous expliquer ce que le travail au fusain vous apporte par rapport à d’autres techniques comme l’encre de Chine ?

« Le fusain, c’est du charbon de bois. Comme c’est une matière molle qu’on peut étaler avec son doigt, avec un chiffon, on peut superposer les gris jusqu’au noir très profond. Ça s’approche pas mal de la peinture. C’est une manière de peindre avec une matière sèche. Un peu comme les pastels si vous voulez, mais il y a cette contrainte de faire la couleur avec du noir. Il n’y a jamais la même tonalité. Donc on peut faire des nuances plus intéressantes. Je l’utilise comme si je peignais. »

Vous parliez également de l’encre de Chine. Je suppose que l’encre de Chine demande une précision accrue ?

« Mais tout demande de la précision. Chaque matériau a ses possibilités variées. Peut-être vous souvenez-vous des peintures chinoises qui sont très diluées, très noires, et en demi-teinte – eh bien tout cela on peut le faire avec l’encre de Chine si on sait l’utiliser. Tous les matériaux ont leurs qualités propres. »

L’exposition des œuvres sur papier de Miloslav Moucha est à voir du 14 avril au 12 mai dans l’ancienne malterie de Písek (Sladovna).