Mort du célèbre caricaturiste Vladimír Renčín
Le dessinateur Vladimír Renčín est décédé mercredi 4 octobre des suites d’une longue maladie. Particulièrement prolifique, le caricaturiste, qui collaborait avec de nombreux journaux, était très populaire en République tchèque.
Né à Kolín, petite ville de Bohême centrale, en 1941, Vladimír Renčín avait grandi à Hradec Králové, en Bohême de l’Est, et avait commencé sa carrière à 18 ans. Depuis il avait publié vingt albums de bande-dessinée, illustré quatre-vingt-dix livres et participé à plus de 150 expositions. Voici ce qu’il disait sur ses débuts au crayon :
« J’aimais beaucoup la littérature, je lisais énormément de livres à l’époque. Je retranscrivais ce que je lisais sous forme de dessins avec des personnages… Ces derniers étaient horribles d’ailleurs. On voyait tout de suite que je n’avais pas fait d’école d’art… Mais personne ne peut vous apprendre l’humour. »
Pour ses créations, Vladimír Renčín s’inspirait principalement de l’actualité. Il répétait souvent que son travail consistait surtout à lire la presse, une activité qui, affirmait-il, pouvait parfois se révéler décourageante :
« Je dois ouvrir et lire plusieurs journaux chaque jour. Et parfois je suis vraiment écœuré par cette avalanche d’intrigues des hommes politiques, par toutes les affaires... Quand vous lisez ça tous les jours, vous finissez parfois par saturer. »
Son ami le poète Jiří Slíva se souvient du travail du caricaturiste et de la finesse de son humour :
« Vladimír avait un énorme talent instinctif en tant que dessinateur. Je crois bien même qu’il ne faisait jamais de brouillon. Il savait saisir l’essence des situations et des problèmes quelle que soit l’époque et les retranscrire simplement. C’est ce qui fait que ces dessins demeurent très actuels aujourd’hui encore. »Vladimír Renčín avait un humour présenté comme intelligent et parfois philosophique, qui apportait une certaine légèreté à l’actualité au temps du socialisme triomphant. Sa carrière ne s’est d’ailleurs pas arrêtée avec la chute du régime en 1989. Et même si l’ancien président de la République Václav Klaus s’est senti plusieurs fois offensé par ses caricatures, cela ne l’avait pas empêché de décerner la Médaille du mérite en 2011 à Vladimír Renčín pour l’ensemble de son œuvre.