Les problèmes de l'armée de l'air tchèque
Le chef de l'état-major de l'armée tchèque, Jiri Sedivy, a suspendu tous les vols des avions militaires. C'est une réaction à l'accident tragique de l'avion L-29 qui s'est écrasé au sol, mardi, non loin de la ville de Chrudim en Bohême de l'est. Le pilote n'a pas survécu à l'accident. Vaclav Richter.
340 pilotes morts - tel est le bilan lugubre de l'aviation militaire tchécoslovaque et tchèque depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Depuis la révolution de velours en 1989, les accidents d'avions militaires ont coûté la vie déjà à une vingtaine de personnes. Rien qu'au cours de l'année 1992, 6 avions sont tombés tuant 9 pilotes. En 1998, deux avions militaires sont entrés en collision et ont fini par s'abattre sur un quartier résidentiel de la ville de Ceske Budejovice en Bohême du sud. On se demande donc si l'armée qui devrait protéger le pays, ne devient pas, dans ces conditions, un danger pour sa population. Les contribuables, eux, se demandent pourquoi tant de massacres se produisent et quel est le coût de tous ces accidents. On ne peut pas nier que c'est une question légitime. On accusait d'abord la vétusté de la technique militaire tchèque, mais en 1998 le chef de l'état-major de l'armée Jiri Sedivy a accusé l'armée de l'air de manquer de discipline en révélant que toute une série d'accidents avait été due au fait que les pilotes n'avaient pas observé les prescriptions.
D'autre part il faut dire que les pilotes manquaient d'expériences nécessaires car le budget restreint du secteur de la défense ne leur permettait pas de faire un nombre suffisant d'heures d'exercice dans l'air. Parmi les causes des accidents il y avait aussi des phénomènes naturels et les dangers inattendus que l'homme n'arrive pas toujours à conjurer comme, par exemple, une mauvaise visibilité, un orage ou un oiseau qui se heurte contre l'appareil. Selon le général Ladislav Klima, aujourd'hui on ne doit plus accuser l'armée de l'air de manquer de discipline, car les accidents sont dus à la technique vieillie et aussi au fait que les vols militaires sont beaucoup plus intensifs et fréquents que dans le passé. Selon le général dans les pays voisins la fréquence des accidents des avions du type comparable est à peu près la même. L'année dernière, l'Allemagne, par exemple, a perdu de cette manière 11 chasseurs Tornado. En automne le cabinet tchèque doit décider s'il lancera un appel d'offre pour l'achat de 36 chasseurs supersoniques pour près de 50 milliards de couronnes, quelque 10 milliards de FF. La République tchèque peut-elle se permettre un tel luxe? L'armée de l'air tchèque sera-t-elle à la hauteur de cette tâche? Ne finira-t-elle pas par envoyer ces nouveaux appareils coûteux s'écraser au sol? Autant de questions auxquelles il ne sera pas facile de répondre.