Les Américains votent, l'Europe se pose des questions...
Dans quelques heures, nous saurons qui a su séduire le plus les Américains : le démocrate Al Gore ou le républicain George W. Bush. Quel est, d'après les médias tchèques, le favori de cette course bien serrée et qu'apportera la victoire de l'un ou de l'autre à la République tchèque ? Magdalena Segertova a feuilleté les journaux...
C'est sans doute le match électoral le plus équilibré de l'histoire contemporaine des Etats-Unis. Et le plus important de ces dernières décennies, ajoute Tomas Etzler, journaliste de la CNN, dans son article pour le journal Lidove noviny. Le vainqueur devra, écrit-il, prendre un tas de décisions capitales qui influenceront la position des USA et la vie des Américains au 21ème siècle. Dans ce contexte, Tomas Etzler rappelle une certaine inquiétude du reste du monde, liée aux projets du gouverneur George Bush. Il s'agit surtout de sa vision de la politique nucléaire et des relations avec la Russie dans ce domaine, de l'application envisagée des forces armées américaines uniquement au cas d'une menace directe des Etats-Unis, ou encore d'une attitude plus sévère vis-à-vis de la Corée du Nord ou la Chine. Compte tenu de l'expérience que les Américains ont déjà faite dans l'histoire, leur indécision manque, d'après Tomas Etzler, de logique.
"Quel Président américain serait le meilleur pour les Tchèques ?", se demande Milan Vodicka sur les pages du quotidien Mlada fronta Dnes. "Cette question n'est pas si académique que l'on pourrait le croire", écrit le journaliste, "car si Bill Clinton n'était pas à la Maison-Blanche, nous ne serions pas à l'OTAN. Ou nous y serions plus tôt, qui sait". En Europe, y compris la Tchéquie, on sent l'odeur de ce qui est préparé outre-Atlantique, c'est un fait connu. Et alors, Milan Vodicka compare les deux "cuisiniers". Al Gore, expérimenté dans le domaine du désarmement et se sentant dans la politique étrangère et dans la diplomatie comme un poisson dans l'eau. George Bush junior, n'ayant presque pas voyagé et faisant un peu peur aux Européens par sa vision d'une Amérique renfermée sur elle-même. "Il serait donc mieux pour nous, semble-t-il, que Al Gore gagne", lit-on dans l'article. Mais, réfléchit son auteur, l'histoire a prouvé que ceux qui paraissaient, au départ, comme outsiders dans les relations internationales, ont, peu après, agréablement surpris toute l'Europe.