Nouvelles Mercredi, 03. FÉVRIER, 1999
Vaclav Havel dans sa conférence de presse d'évaluation de l'année écoulée
Dans sa conférence de presse annuelle, lors de laquelle il fait un tour d'horizon d'évaluation de la politique générale, le président Vaclav Havel s'est félicité de ce que l'actuel gouvernement social-démocrate entend adopter, d'ici le printemps, dans chaque domaine économique, une conception particulière. Dans le même temps, il a critiqué indirectement les années de l'ancien gouvernement de Vaclav Klaus, en déclarant que l'actuelle crise de l'économie tchèque est entre autres le fait du fondamentalisme idéologique ayant conduit les premiers pas de la transformation. "Plusieurs choses ont été reportées pendant les dernières années, pour des raisons politiques ou électorales. La privatisation a été freinée et l'on a compté sur les mécanismes du marché dans des domaines où il n'est pas possible de compter sur ces mécanismes", a dit le président..
Le limogeage de Vulterin n'a pas convaincu le président Havel
Vaclav Havel ne considère pas comme suffisantes et convaincantes les raisons qui ont conduit le gouvernement à limoger le chef des services de renseignements, Karel Vulterin. En revanche, il estime que les circonstances ayant entouré ce limogege sont compromettantes pour l'image de marque des services de renseignements. Ce faisant, le président a exprimé sa réserve, faute, a-t-il dit en substance, de moyens suffisants pour instruire cette affaire.
Controverse sur les restitutions des biens à l'Eglise
Vaclav Havel a aussi exprimé ses doutes sur l'opinion du gouvernement se référant à des experts de l'Université Charles, selon lesquels l'Eglise catholique n'a pas droit à la restitution des biens. "Je trouve, a-t-il dit, quelque peu risible l'expertise qui vient neuf ans après le début des restitutions, pour tout d'un coup dire que les restitutions ne devraient pas exister ou ne doivent pas exister -cela n'est pas pour moi d'une grande crédibilité. A son tour, le ministre de la Culture, Pavel Dostal, ne partage pas le point de vue de Vaclav Havel sur la question. "Je trouve étrange cette attitude, dit-il. M. le président critique quelque chose qu'il ne connaît pas, et, ce qui me surprend chez Vaclav Havel, c'est qu'il rit d'une chose, particulièrement quand il ne la connaît pas." Et d'ajouter en substance que lorsque le président aura lu cette expertise, il s'arrêtera de rire, car il s'agit d'un travail scientifique concret et sérieux.
Opération "mains propres": 100 dossiers instruits
L'équipe d'analyse et de coordination du comité gouvernemental pour la protection des intérêts économiques -entendez par-là une équipe qui enquête sur la corruption et le trafic d'influence- a travaillé, depuis sa création au mois de septembre, 400 dossiers relatifs à des affaires suspectes signalées au secrétariat du gouvernement. Selon le chef de cette équipe de travail, le ministre sans portefeuille, Jaroslav Basta, 100 dossiers ont été déjà instruits dont 25 font l'objet de poursuites pénales. Rappelons que toutes ces mesures sont prises dans le cadre de ce que l'actuel gouvernement social-démocrate appelle: Opération "mains propres".
L'épidémie de grippe: encore une semaine
L'infection respiratoire épidémique et grippale a déjà dépassé dans la plupart des régions de République tchèque la limite de 2000 malades par 100.000 habitants. L'épidémie devrait s'étendre encore cette semaine pour amorcer un recul dès la semaine prochaine dans les principales villes. Une déclaration du premier responsable des services hygiéniques à Prague, Vladimir Polanecky. A cause de cette extension de l'épidémie, les visites des malades sont interdites dans plusieurs infrastructures hospitalières.
Des réfugiés chinois à la frontière tchéco-autrichienne
Lors de la journée de mercredi, la police autrichienne a arrêté aux frontières avec la République tchèque deux passeurs tchèques et huit réfugiés chinois. Chacun de ces Tchèques passait normalement la frontière dans sa voiture personnelle, tandis que les réfugiés chinois empruntaient de leur côté un passage qui leur fut indiqué.