Nouvelles Mercredi, 22. DÉCEMBRE, 1999
Par Astrid Hofmanova
Manifestation
C'est en présence d'une cinquantaine de syndicalistes au balcon des hôtes, que les députés ont ouvert, peu après 9 heures du matin, la séance de mardi, tandis qu'une manifestation de salariés réclamant leur argent se déroulait devant le bâtiment. Et c'est une loi sur les faillites et les compensations des salaires qui a été à l'ordre du jour de la Chambre. Quelque 53.000 à 100.000 personnes réclameraient des arriérés de salaire. Cela fait plusieurs semaines que le gouvernement invite les députés à examiner en première urgence cette loi et à l'adopter dans les meilleurs délais.
La manifestation a pris fin à 11 heures, à l'exception de quelque 300 manifestants, principalement de l'usine de fabrication de tracteurs, Zetor de Brno. C'est que les manifestants sont mécontents et n'ont pas manqué de le montrer en sifflant, faisant du boucan, scandant des injures et demandant aux députés de se montrer dehors. Richard Falbr, président de la confédération tchéco-morave des unions syndicales, le ministre de l'Intérieur, Vaclav Grulich et le communiste Miroslav Grebenicek se sont employés à convaincre les manifestants de partir. Selon Grulich, ce n'est pas au gouvernement de résoudre la situation, notamment à l'usine Zetor, pour laquelle il voit que l'une des solutions serait l'obtention d'un emprunt de 1,2 milliards de couronnes pour la relance de la production, et la recherche d'un nouveau partenaire.
Sur la proposition du président des députés communistes, Vojtech Filip, la Chambre des députés demande au gouvernement de débloquer avant la fin de cette année la somme de 400 millions de couronnes pour les employés qui ne touchent pas leurs salaires depuis plus de deux mois.
Jan Hus
Trouver la solution la plus juste vis-à-vis de l'attitude de Jan Hus, même 584 ans après sa mort par incinération, est pour l'Eglise catholique compliquée, relève dans sa livraison de lundi, le quotidien allemand Die Welt. Dans la vie aussi bien que l'oeuvre de ce théologien, devenu héros national des Tchèques, on trouve des pensées révolutionnaires et religieuses aussi bien que des considérations nationalistes. Et le journal d'ajouter que le Pape Jean-Paul II, dans le but de résoudre ce problème, est partisan de la formation d'une commission de théologiens et d'historiens qui devraient se prononcer définitivement sur le cas, l'an prochain; mais pour le moment, il ne peut que formuler des regrets, conclut Die Welt.
Gouvernement
Le cabinet gouvernemental se réunit avant les fêtes de Noël pour débattre d'un amendement du Code du travail comprenant le changement des heures de travail, des contrats de travail à durée illimitée, le montant des dédits, etc. L'objectif de cet amendement et de rapprocher le Code du travail des normes communautaires.
Sondage
Les préférences électorales du Parti communiste de Bohême et de Moravie aussi bien que celles de l'ODS de Vaclav Klaus sont pour le moment les mêmes, apprend-on dans un sondage STEM, qui les crédite de 19,4% d'intentions de vote. En troisième position vient la social-démocratie avec 13,5%. Les chrétiens-démocrates: 11,8% et l'Union de la liberté 10%. Le même sondage révèle que 41% des personnes interrogées sont partisanes d'élections anticipées et 57% jugent que la situation actuelle en République tchèque est une situation de crise des institutions.
Migration clandestine
L'Alliance civique démocrate critique le projet du ministre des l'Intérieur, Vaclav Grulich, en vue de solutionner le problème de la migration clandestine. Grulich envisage une déportation massive des immigrés clandestins dans leur pays d'origine. Aux dires du vice-président de l'Alliance, Michael Zantovsky, cette solution évoquant les souvenirs du second conflit mondial n'est qu'un gaspillage des moyens budgétaires.
Lutte anti-drogue
La police tchèque vient de démanteler un gang international de traficants de drogue. Elle a arrêté deux Albanais opérant à Prague et deux Albanais du Danemark. Ils risquent d'essuyer une peine allant de 10 à 15 ans de prison.
Tourisme
Les touristes étrangers ayant visité la République tchèque, lors des dix premiers mois de cette année, ont vu leur nombre diminuer de 3% par rapport à la même période de 1998. Ils sont 84,9 millions les hôtes étrangers ayant visité la République de janvier à la fin d'octobre. La récession a touché en particulier les visiteurs des pays limitrophes, qui représentent quand même 66 millions de personnes. 269.000 visiteurs sont venus des pays dont les ressortissants sont soumis à l'obligation de visa, ce qui représente une diminution de 16,2% par rapport à l'an dernier.