Roms et intellectuels demandent la démission de Knizak
Milan Knizak, directeur de la Galerie nationale, est critiqué pour ses récents propos à l'égard des Roms. Alena Gebertova explique.
Il n'y a pas seulement les politiciens qui provoquent par leurs déclarations un tollé de protestations. Aujourd'hui, le tour est à Milan Knizak, directeur de la Galerie nationale. Des représentants de la communauté rom et des artistes se déclarent « profondément bouleversés » par ses récentes déclarations pour le quotidien MfD.
Dans une interview pour ce journal il dit, entre autres, que les Roms ne sont pas capables de partager « l'espace commun » avec les autres citoyens. Ou encore que l'intérêt des Roms pour l'éducation est, de leur faute, médiocre. Ses positions, Milan Knizak les a confirmées, ce lundi, tout en disant : je ne suis par raciste. « Je refuse d'avoir les yeux fermés face aux problèmes d'actualité, je préfère les résoudre et les appeler par leur vrai nom », se défend-il.
Dans une lettre ouverte, adressée aux plus hauts représentants d'Etat, ses signataires - des Roms et des personnalités de la vie culturelle - accusent Milan Knizak d'attitude raciste et demandent sa révocation de ses fonctions de chef de la Galerie nationale et de membre du Conseil de la Télévision tchèque. La campagne contre Knizak est soutenue par les confédérations juives qui considèrent ses propos comme alarmants. C'est le ministre de la Culture qui a le pouvoir de révoquer le directeur de la Galerie nationale. D'après ce que Pavel Dostal a dit pour la dernière édition de l'hebdomadaire Respekt, il n'a pas l'intention de le faire. Il estime que le travail que Knizak a fait pour la galerie prévaut sur une interview maladroite... Une affaire à suivre, d'autant qu'elle éveille désormais l'intérêt des milieux parlementaires d'opposition.