Réforme de l'Armée tchèque
Le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, a invité, mercredi, dans les 3000 commandants de l'Armée tchèque au Palais des congrès, à Prague. Pourquoi un tel rassemblement ? Et bien rien de moins que l'annonce de la réforme de l'armée.
Le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, a invité, mercredi, dans les 3000 commandants de l'Armée tchèque au Palais des congrès, à Prague. Pourquoi un tel rassemblement ? Et bien rien de moins que l'annonce de la réforme de l'armée. Pendant 45 minutes, le ministre a expliqué son projet et, dans un discours rigoureux et plein d'émotion, il n'a pas hésité à menacer de licenciement les membres de l'armée qui porteraient atteinte à l'honneur de l'uniforme ou ne répondraient pas aux critères physiques et intellectuels, dont la connaissance des langues. Selon le projet, l'Armée tchèque devrait être entièrement professionnalisée en 2006. Cela signifie, aussi, que le service militaire sera aboli. Les règlements des forces armées tchèques devraient être plus sévères. Il a appelé les commandants à punir sévèrement, et surtout rapidement, les fautes de leurs subordonnés. Il ne s'agit pas de violer le principe de présomption d'innocence, mais de montrer la culture d'une organisation qui porte le nom d'Armée de la République tchèque et qui, lors de cette réforme, adopte la devise « Honneur, fidélité, courage ». La réforme compte sur une baisse des effectifs : 37 000 soldats, au lieu des 70 000 actuels. La baisse du nombre des officiers est aussi indispensable. Actuellement, les officiers représentent 53 % des effectifs. Après la réforme, ils ne représenteront plus que 20 %. Par contre, les sous-officiers devraient être plus nombreux. La réforme de l'armée compte aussi sur le départ de 14 000 employés civils. Le ministre de la Défense a créé une équipe de spécialistes qui sera chargée de leur réinsertion professionnelle. Le président de la République, Vaclav Havel, était aussi présent. Dans une courte allocution, il a fait ses adieux à l'Armée tchèque, dont il est le Commandant en chef. Son mandat présidentiel prend fin le 3 février 2003. Le Premier ministre, Vladimir Spidla, a été critique, lui aussi, mais il a terminé son intervention à la tribune par un vigoureux « En avant » !