Suppression probable du service militaire en 2004

Le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, photo: CTK

Initialement programmée pour 2006, la suppression définitive du service militaire pourrait être effective deux ans plus tôt, dès 2004. Le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, entend, en effet, soumettre au gouvernement, au plus tard pour la mi-mai, un nouveau projet de réforme de l'Armée tchèque. Son objectif : accélérer le processus de professionnalisation de cette dernière.

Le ministre de la Défense,  Jaroslav Tvrdik,  photo: CTK
L'Armée tchèque pourrait bientôt effectuer un grand pas dans sa modernisation. Si le projet que le ministre de la Défense, Jaroslav Tvrdik, s'apprête à déposer, d'ici 60 jours, sur le bureau du cabinet, était adopté, les derniers soldats contraints d'effectuer leur service militaire seraient appelés en janvier 2004. Dès lors, c'est une armée dont les rangs seraient composés uniquement de professionnels qui prendrait le relais.

Entamée en janvier dernier, la première étape de la réforme prévoit que, d'ici au 31 décembre 2006, l'Armée tchèque se transforme en une force mobile professionnelle capable d'intervenir partout dans le monde, notamment selon les besoins de l'OTAN. Mais bien qu'adoptée à l'unanimité par le gouvernement en novembre dernier, la réforme a fait, depuis, l'objet de pressions en provenance du parlement. Certains députés et sénateurs ont notamment émis l'idée d'une réduction de la durée du service militaire des douze mois actuels à neuf, voire même six mois.

Et c'est justement cette proposition parlementaire qui a provoqué la contre-attaque du ministre de la Défense. Conforté par les experts militaires, qui estiment qu'une telle réduction de la durée du service militaire serait trop onéreuse et compliquée, Jaroslav Tvrdik a donc tranché en faveur d'une suppression pure et simple du service militaire.

« Avec la réduction de la durée du service militaire, les investissements financiers consentis pour la préparation des soldats deviennent vains. Sans oublier qu'il est permis de douter de la qualité de la formation avec des délais aussi courts, que ce soit six ou neuf mois. C'est pourquoi nous préférons nous passer des soldats du service national pour nous concentrer sur la professionnalisation de l'armée », a-t-il ainsi expliqué.

L'annonce de cette nouvelle mesure n'inquiète visiblement pas le commandement de l'Armée, qui affirme ne pas redouter un manque d'intérêt d'éventuels futurs engagés pour une carrière militaire professionnelle. Les chiffres lui donnent pour l'instant raison, puisque le recrutement des 2500 soldats nécessaires pour cette année 2003 a déjà été clos en février dernier, alors même que 7000 demandes attendent encore d'être réglées. Et la tendance pourrait se retrouver renforcée à l'avenir par un taux de chômage en augmentation constante...