Les enseignants du supérieur réclament plus que leurs misérables 320 euros mensuels
Le corps enseignant des universités tchèques a fait grève, ce lundi, pour la première fois depuis la révolution de 1989 et la chute du régime communiste. Au cours d'une manifestation d'une heure, ils ont réclamé une augmentation de leurs salaires, ainsi que celle de la subvention annuelle allouée par l'Etat pour le fonctionnement des écoles supérieures. La ministre de l'Education nationale, Petra Buzkova, s'était rendue à la faculté des lettres de l'université Palacky d'Olomouc, en Moravie centrale, pour assurer les enseignants de son soutien.
Avec des salaires nets dépassant parfois tout juste les 10 000 couronnes, soit à peine un peu plus de 320 euros, certains membres du corps enseignant des universités et écoles supérieures tchèques ont bien du mal à joindre les deux bouts en fin de mois. Résultat, nombre d'entre eux se retrouvent dans l'obligation de pratiquer une deuxième activité professionnelle pour compléter leurs faibles revenus. Depuis plusieurs années déjà, des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent pour faire remarquer que cette situation entraîne une perte d'estime du corps enseignant aux yeux de la société. Plus inquiétant encore, seul un tiers des étudiants aujourd'hui inscrits dans les facultés pédagogiques désireraient enseigner une fois leur diplôme en poche. Les autres affirment ouvertement qu'une carrière au sein de l'Education nationale ne constitue pas une perspective d'avenir suffisamnent sécurisante. Toutes ces raisons ont donc poussé, ce lundi, le corps enseignant de plusieurs universités du pays à réclamer une rallonge bugétaire de l'ordre de 5,2 milliards de couronnes, soit près de 170 millions d'euros, pour le financement des écoles supérieures publiques l'année prochaine. La ministre de l'Education nationale, Petra Buzkova, s'est jointe aux protestations à l'invitation des pédagogues et étudiants de la faculté des lettres de l'université Palacky à Olomouc. A cette occasion, elle a notamment déclaré vouloir faire tout ce qui était en ses moyens pour que le plan de réforme du financement de l'enseignement supérieur qu'elle a récemment mis sur pied, et qui bénéficie du soutien du Premier ministre, Vladimir Spidla, soit adopté par le gouvernement. Enfin, elle n'a pas oublié de saluer les enseignants pour leur conscience professionnelle, puisque la briéveté de leur grève n'a pas pénalisé les étudiants en pleine période d'examens.