La Déclaration tchéco-allemande vingt ans après
Cette nouvelle revue de presse hebdomadaire va être l’occasion de porter un regard sur les vingt ans d’existence de la Déclaration tchéco-allemande. Mais d’autres sujets sont au menu du jour : la position du constructeur automobile Škoda Auto sur le marché mondial, les spéculations sur la réintroduction du service militaire obligatoire, le dépeuplement des zones rurales et les possibilités d’études universitaires en République tchèque.
« A l’époque, les adversaires de ce document ont invoqué toute sorte de craintes pour affoler l’opinion publique. Ils prétendaient par exemple que la Déclaration allait ouvrir la porte aux Allemande des Sudètes expulsés après la Deuxième Guerre mondiale et que ceux-ci souhaitaient plus que tout récupérer les biens qui leur avaient été confisqués. Mais finalement, ces présages et ces avertissements se sont avérés faux. La Déclaration illustre l’audace ainsi qu’un certain idéalisme de la diplomatie tchèque, qui a rejeté la façon de penser propre aux sceptiques et aux frustrés et qui a décidé de se comporter comme un partenaire sûr de lui. »
Or, l’enjeu n’était pas de nier ou de contester l’histoire des deux pays, mais de se concentrer prioritairement sur l’avenir. Une telle approche peut servir encore aujourd’hui d’inspiration. Un article publié dans le quotidien Lidové noviny constate pour sa part que le texte de la Déclaration tchéco-allemande qui est considéré par la partie allemande comme « un miracle de la réconciliation », avait un potentiel historique formateur. Son auteur précise :
« Au cours des vingt années écoulées, toute une série de projets hors du commun ont pu être mis en œuvre, qu’il s’agisse, par exemple de la rénovation de sites culturels et historiques, de la reconnaissance des mérites et des souffrances des anciens résistants au nazisme ou bien de milliers de projets transfrontaliers. Tout ceci témoigne du fait que le partenariat et la coopération ont de quoi satisfaire et les Tchèques et les Allemands. »
Le dialogue stratégique, également évoqué dans les pages du journal Lidové noviny, est un des derniers projets lancés par le gouvernement tchèque en coopération avec la partie allemande.
L’expansion de Škoda Auto
Le constructeur automobile Škoda Auto élargit son empire. C’est ce que titre en première page de son édition du mardi 24 janvier le quotidien économique Hospodářské noviny. Le journal indique qu’en 2016, l’entreprise a devancé des marques comme Citroën et Mitsubishi avec des ventes se chiffrant à près de 1,130 million de voitures. Cela lui assurerait la 23e position à l’échelle mondiale. D’ici 2025, Škoda Auto compte vendre annuellement quelque 2 millions de véhicules. Le journal explique cependant :« Même si aujourd’hui, la vente de voitures constitue un pilier commercial du constructeur Škoda Auto, cette dernière envisage au fur et à mesure de transformer la structure de ses affaires. Pour se préparer à l’ère numérique, elle va miser sur d’autres activités commerciales en rapport par exemple avec les données liées aux transports et à la météo pour la navigation. »
Avec près de 40% de ses ventes, le modèle Octavia est le plus populaire de la marque. C’est aussi la voiture la plus vendue dans cinq pays du monde : la Tchéquie, la Pologne, la Finlande, l’Estonie et la Suisse. Le journal mentionne également la montée en puissance de la nouvelle génération des modèles Fabia et Superb, avant de noter :
« C’est en Europe centrale et orientale que la position de Škoda Auto est la plus forte. En Europe occidentale, à l’exception de la Suisse et de l’Allemagne où elle occupe la septième place, elle est en revanche nettement plus faible. C’est vrai notamment pour les pays de l’Europe du Sud. En Italie, ses ventes sont inférieures de moitié à celles enregistrées par Dacia, tandis qu’en France, elles ne représentent qu’un quart des ventes de la marque roumaine. »
A quoi bon un service militaire obligatoire ?
« Le service militaire obligatoire serait dirigé contre la plus jeune génération. » C’est l’avis exprimé dans une note mise en ligne sur le site aktuálně.cz qui réagit à l’initiative d’un sénateur chrétien-démocrate visant à renouveler un service militaire obligatoire plus court et qui semble plaire aussi à d’autres représentants politiques. Son auteur s’interroge :« La réintroduction du service militaire obligatoire aurait-elle un sens ? Et pourquoi les politiciens soulèvent-ils cette éventualité ? Il existe plusieurs réponses à ces questions. Mais ce qui semble le plus probable c’est qu’ils cherchent ainsi à répondre à l’idée répandue au sein de la population qui veut que les jeunes d’aujourd’hui ne savent pas faire un travail manuel et qu’ils n’ont pas une bonne condition physique. L’univers qui est en revanche le leur, c’est celui des technologies de l’information modernes. On peut donc croire qu’on a affaire à une sorte de conflit de générations... Le projet de service militaire obligatoire serait pertinent s’il était nécessaire de défendre le monde libre, non pas la Tchéquie en tant que telle, car elle ne serait pas capable de se défendre toute seule. »
Le service militaire obligatoire en République tchèque a été aboli en 2004. Depuis 2005, le pays dispose d’une armée entièrement professionnelle.
Les jeunes quittent les petites communes
Empêcher le dépeuplement des campagnes. C’est l’appel qui est lancé par les responsables de l’Union du commerce et du tourisme et qui invite les autorités à s’occuper sérieusement de ce phénomène qui ne cesse de s’intensifier. En se référant aux résultats d’une récente étude sociologique réalisée à l’initiative de cette organisation, le site aktuálně.cz rapporte :« Ce problème qui se traduit par un départ massif des jeunes et des personnes diplômées pour les villes, touche en premier lieu les coins isolés de la République tchèque et les localités qui ne sont pas desservies par les transports en commun. C’est ce que l’étude sociologique a confirmé de façon éloquente tout en démontrant, sur des cas concrets, l’importance du rôle des subventions qui sont à même, sinon de stopper, tout du moins de ralentir cette tendance. C’est en premier lieu les subventions s’inscrivant dans le programme régional opérationnel pour le soutien du tourisme. »
Outre les subventions européennes, ce sont les moyens régionaux et ceux débloqués sur le budget de l’Etat qui sont la principale source d’espoir pour les localités touchées. Il existe aussi, comme le rappelle le site, toute une série de programmes, dont celui par exemple pour le renouveau et le développement des campagnes destiné aux communes de moins de 300 habitants.
Les écoles supérieures tchèques plus accessibles que jamais
Tous ceux qui veulent étudier dans une école supérieure tchèque, sans regard à la matière enseignée, ont aujourd’hui une grande chance d’être admis. Par rapport à la situation d’il y a une dizaine d’années, où 60% des candidats à peine étaient admis, ce chiffre varie actuellement autour de 80 %. Mais la chance d’être admis varie selon l’établissement et les options choisies. Le quotidien Lidové noviny apporte plus de précisions sur ce sujet :« Les établissements les plus prestigieux sont l’Université d’Ostrava et l’Université Charles de Prague, avec moins de 50 % des candidats admis, suivies de l’Université Masaryk de Brno. Et comme d’habitude, ce sont les facultés de sciences humaines et sociales et les filières artistiques qui demeurent les plus sollicitées. De même, comparé aux années précédentes, on voit l’intérêt pour les études techniques s’accroître. Ainsi l’Université technique (ČVUT) de Prague, auparavant connue pour être un établissement ouvert à tous les candidats, doit désormais refuser une partie importante de demandes. Enfin, l’ensemble des facultés de médecine sont également de plus en plus attrayantes pour les jeunes Tchèques. »
La majorité des écoles supérieures privées, quelques dizaines en Tchéquie, sont généralement ouvertes à tous les étudiants.