Nouveaux faits choquants autour de l'attentat contre Reinhard Heydrich en1942
Les historiens tchèques viennent de découvrir une feuille d'émargement, qui jette une nouvelle lumière sur les circonstances de l'attentat contre Reinhard Heydrich, protecteur du Reich en Bohême et en Moravie. Le 27 mai 1942, à Prague, ce dernier est devenu la victime de l'attentat perpétré par deux membres de l'unité tchécoslovaque à l'étranger, Josef Gabcik et Jan Kubis.
Parmi les dénonciateurs qui figurent sur la feuille, il y a le prieur de l'ordre des chevaliers de Malte, Franz Werner Bobe, qui dénonçait même les Allemands qui venaient se confesser à lui. « Cet homme dénonçait n'importe qui avec un plaisir sadique », dit l'historien Jaroslav Cvancara, auteur d'une riche publication sur l'attentat contre Heydrich. Après la guerre, Bobe a collaboré avec la police politique communiste qui l'a condamné plus tard à la peine de mort par pendaison.
Les historiens divisent les Tchèques, dont les noms figurent sur la feuille d'émargement en deux catégories: ceux qui devaient témoigner car ils étaient par hasard sur le lieu de l'attentat, et ceux qui sont venus témoigner de leur propre initiative. « Ces derniers n'étaient pas très nombreux », précise l'historien Stanislav Kokoska. Selon lui, parmi les Tchèques, il y avait beaucoup moins de dénonciateurs que, par exemple, en France, en Lituanie ou en Ukraine. Il est peu connu, aussi, que les Tchèques étaient le seul peuple en Europe à ne pas avoir proposé aux Allemands la création d'une unité de combat.