La bohème Cassita du "Lapin agile" chante pour le soleil de Bohême

Un concert franco-tchèque a été donné, ce mardi soir, dans le café de la Maison municipale, un des plus beaux fleurons de l'Art nouveau à Prague. Ses bénéfices étaient destinés à soutenir l'action de « Slunce pro vsechny » - « Le soleil pour tous », une association tchèque qui vient en aide aux personnes handicapées mentales. La chansonnière française Cassita et son accordéon étaient à l'affiche d'un concert qui a fait salle comble. Outre Charles Aznavour, avec sa chanson « La bohème », Cassita, qui se produit régulièrement à l'historique cabaret parisien « Le lapin agile », a interprété de nombreuses chansons d'Edith Piaf. Guillaume Narguet l'a rencontrée après son étonnante prestation. Il lui a d'abord demandé d'où venait son nom de scène :

« Cassita est un pseudonyme qui vient du Mexique. Ca n'a rien à voir avec ma nationalité, je suis une « bonne » Française de Bourgogne. Ce nom m'a été donné quand je faisais de la publicité et des choses comme ça. J'ai rencontré quelqu'un qui travaillait avec une jeune chanteuse, au Mexique, qui a eu un accident et est décédé. Le jour où j'ai rencontré ce monsieur, il m'a dit : « Ce n'est pas possible. Vous êtes sa jumelle. » C'était en 1976, je débutais dans le métier, et il m'a dit : « Ecoutez, si vous voulez faire ce métier, il ne faut pas garder votre nom de famille parce que ça crée toujours des problèmes. Ce nom de Cassita vous irait très bien et peut-être vous aidera à avoir la même carrière qu'elle a eue. » Voilà pourquoi je m'appelle Cassita, c'est tout simple. »

- Pourriez-vous nous raconter votre carrière, qui n'est pas seulement celle d'une chanteuse.

« En effet. Je suis chanteuse, accordéoniste, mais j'ai débuté par la danse classique, à l'âge de cinq ans. J'ai fait onze ans de danse classique tout en faisant de l'accordéon en parralèle et en prenant des cours de chant. Et puis, bon, le fait est que, pour un artiste, la principale chose est de pouvoir se déplacer et de pouvoir gagner sa vie. Donc, par rapport à la danse classique, mieux vaut faire une croix dessus si on n'est pas vraiment une étoile. Mon choix s'est donc porté sur la musique, le chant, et surtout sur l'autonomie de l'accordéon. C'était il y a trente-cinq ans. »

- Ce soir, devant le public pragois, vous avez surtout interprété Edith Piaf, mais, plus généralement, quel est votre répertoire ?

« Alors, le répertoire, c'est la variété française en général. J'exporte la variété française, ça peut donc passer par Charles Aznavour, Edith Piaf, mais aussi Mistinguette, tous les gens de la butte Montmartre et de tous les quartiers populaires de Paris. Et en même temps, je suis auteur-compositeur, j'écris mes propres chansons. »

- Votre dernière chanson, ce soir, a été « L'accordéoniste ». Avant de l'interpréter, vous avez confié au public que c'est une chanson qui vous a apporté beaucoup de bonheur. Pourquoi ?

« C'est une chanson qui m'a permis de gagner énormément de concours de chant. Le plus important a été un concours que j'ai gagné et qui m'a donné la chance de pouvoir travailler dans un cabaret à Paris. C'était d'ailleurs un cabaret de strip-tease et moi, j'y allais juste pour chanter une chanson. J'ai eu la chance de rencontrer des gens qui m'ont dit : « Ecoutez, il faut rester ici parce que c'est vraiment la capitale du showbiz." J'ai donc travaillé et, depuis, j'ai fait d'autres cabarets. Mais c'est vraiment cette chanson qui m'a porté bonheur de nombreuses fois dans ma carrière. »