L'élargissement de l'UE à la frontière tchéco-germano-polonaise

Olaf Barth est Allemand, enseigne en Allemagne, à Zittau, mais vit avec sa femme tchèque et ses deux enfants de l'autre côté de la frontière, à Liberec, en Bohême du nord. Chaque matin, pour se rendre sur le lieu de son travail, il passe par la Pologne. Ce week-end, sur les bords de la Neisse, rivière née en République tchèque, qui traverse les Sudètes et la Lusace et marque la frontière polono-allemande, les trois villes limitrophes allemande, tchèque et polonaise de Zittau, Hradek nad Nissou et Bogatynia ont célébré ensemble l'élargissement de l'Union européenne. Olaf Barth était présent sur place. Que représente pour lui et sa famille ce changement ?

« C'est avant tout un grand plaisir parce que nous pensons que les trois pays vont désormais être un peu plus ensemble. Pour quelqu'un comme moi, qui travaille en Allemagne mais vit en République tchèque, cela signifie aussi tout simplement que quotidiennement il sera plus simple de se rendre et de revenir du travail car, parfois, je dois attendre une demi-heure, voire une heure à la frontière. Les Polonais sont très stricts au niveau des contrôles, ils vérifient tous les passeports, j'espère donc que tout sera beaucoup plus facile pour moi. »

Mais Olaf Barth sait également se placer dans une optique plus générale et nettement moins terre à terre :

« J'espère que les relations seront meilleures qu'elles ne le sont maintenant, car des trois côtés de la frontière il y a encore pas mal de préjugés. J'espère que les gens vont se rendre compte qu'ils sont tous des êtres humains et qu'ils n'ont pas à avoir peur. »

Pourtant, comme il le constate, pour que les peuples des trois pays se rapprochent encore un peu plus, bien du chemin reste encore à parcourir, comme par exemple au niveau de la connaissance de la langue du voisin :

« C'est une surprise pour moi qu'à Liberec, qui a été une ville allemande et possède une longue tradition germanique, très peu de gens finalement sont capables de parler allemand. Et de l'autre côté, en Allemagne, c'est encore pire. Il est presque impossible de trouver quelqu'un qui parle tchèque. Je pense donc, ou plutôt j'espère, qu'avec cette unification, il y aura plus de monde pour apprendre ces autres langues. »