Les plaques d’immatriculation personnalisées rapportent des millions à l’Etat

Photo: Alexis Rosenzweig

Pour certains elles sont un signe extérieur de richesse, une manière de se démarquer des autres et d’affirmer un style – pour d’autres elles servent d’avertissement et laissent présager qu’une conversation avec le conducteur du véhicule ainsi baptisé pourrait s’avérer compliquée : les plaques d’immatriculation personnalisées sont en tout cas une source de revenus pour l’Etat tchèque et ont rapporté plus de 100 millions de couronnes en trois ans.

Photo: Alexis Rosenzweig
Le quotidien gratuit Metro rapportait la semaine dernière qu’au début du mois d’août, le nombre de plaques d’immatriculation personnalisées atteignait presque 13 000.

Il est possible de faire personnaliser ses plaques en Tchéquie depuis 2016 et, même si la demande a baissé par rapport à l’enthousiasme du début, les propriétaires de voitures et de motos restent relativement nombreux à en désirer. Cela coûte en tout 10 000 couronnes (environ 400 Euros) pour les deux plaques d’une voiture - moitié moins cher pour une moto, qui n’en possède qu’une seule. Cette somme est supérieure à ce que doit dépenser le propriétaire d’un véhicule en Autriche (un peu plus de 5000 couronnes), en Pologne (6000 couronnes) et en Slovaquie (8000 couronnes).

Comme on pourrait s’en douter, les véhicules le plus souvent personnalisés de la sorte sont en majorité des voitures neuves et plutôt onéreuses. La plupart d’entre elles sont enregistrées dans la capitale Prague ou dans ses banlieues cossues.

La créativité des propriétaires motorisés est limitée par quelques règles, dont l’interdiction de toute insulte et de mots à connotation raciste et xénophobe. Pas d’accents possibles non plus, ce qui n’a pas empêché un conducteur de faire référence au plus grand héros de la littérature nationale avec 777SVEJK. Un autre, plus démoniaque et peut-être désireux de faire trembler dans les embouteillages, a choisi 666SATAN, selon un porte-parole du ministère des transports cité l’année dernière dans le quotidien Dnes. Plus cinéphile et francophile, un des requérants avait opté en 2017 pour BELMOND0.

Bref, ces gens se font plaisir et remplissent les caisses de l’Etat en même temps – les plaques de kékés c’est donc du gagnant-gagnant (pas d’information disponible sur une plaque WINWIN déjà en circulation ou non).