1922 : K. Hašler : Copak je to za vojáka, když mu láska nekvete - Qu’est-ce donc qu’un soldat sans amour florissant
Dans cette série, nous vous présentons 100 chansons qui sont entrées dans l’histoire de la Tchécoslovaquie et de la République tchèque. Devenues populaires, elles ont résonné à des moments-clefs de cette histoire ou ont fini en tête du hit-parade d’une année concrète.
Le 1er janvier, la Grande Prague est créée. Des quartiers comme Smíchov, Nusle, Karlín, Dejvice, Královské Vinohrady ou Žižkov sont désormais rattachés à Prague.
Le 7 octobre, le président Masaryk nomme le 6e gouvernement tchécoslovaque (le 1er dirigé par Antonín Švehla).
Le 17 octobre, l’Union internationale des chemins de fer est créée.
Aujourd’hui, notre passage en revue des plus grands succès des cent dernières années nous fait nous arrêter en 1922. Une des plus grandes vedettes de l’époque était Karel Hašler, un artiste talentueux et touche-à-tout comme le confirme la liste de ses professions : chansonnier, acteur, parolier, compositeur, écrivain, scénariste, dramaturge et réalisateur. Le retentissement presque sensationnel de ses chansons a conduit Karel Hašler à fonder sa propre maison d’édition dès la naissance de la Première République, ce qui lui a ainsi permis de sortir lui-même l’ensemble de sa production musicale. Une production particulièrement abondante puisque, entre 1918 et 1935, plus de deux-cents-vingt chansons sont nées de sa plume !
Il a d’abord écrit des tubes destinés essentiellement au cabaret. En 1922, sa chanson de marche « Copak je to za vojáka, když mu láska nekvete? » - littéralement « Qu’est-ce donc qu’un soldat sans amour florissant ? » - rencontre un grand succès. Il s’agissait en quelque sorte d’un avertissement en forme de clin d’œil relatif à la mise sur pied difficile d’une nouvelle armée tchécoslovaque.
La vitesse à laquelle la chanson s’est répandue dans le public apparaît incroyable aujourd’hui ; et ce à une époque où ni la radio ni l’industrie du disque, pas davantage bien sûr que le cinéma parlant, n’existaient encore en Tchécoslovaquie.Sur la couverture de l’édition imprimée de la chanson de 1922, un petit soldat timide fait le salut militaire en portant la main encore au béret français, et non pas au calot militaire qui sera introduit plus tard. L’image démontre combien les débuts ont pu être difficiles – même pour ce qui est de l’uniforme. Selon les historiens, la chanson de Hašler a contribué à sa manière à l’accroissement d’un sentiment de sympathie pour l’Armée tchécoslovaque…
K. Hašler : Copak je to za vojáka, když mu láska nekvete - Qu’est-ce donc qu’un soldat sans amour florissant
Copak je to za vojáka
Qu’est-ce que donc qu’un soldat
Když mu láska nekvete
Sans amour florissant Copak je to za vojáka,
Qu’est-ce donc qu’un soldat,
Bez hezkého děvčete?
Sans une belle fille ?
Voják ten se nesmí bát
Un soldat n’a pas le droit de ressentir de la peur
Vždycky pevně musí stát
Toujours il doit se tenir bien droit holky za ním musejí si,
les filles derrière lui doivent, paty špičky uběhat
s’user les pointes des pieds
La chanson du siècle – comment voter et règlement
Chaque dimanche, nous vous inviterons à voter pour une des cinq chansons que nous vous aurons présentées durant la semaine écoulée. La chanson qui, pour la décennie donnée, recueillera le plus grand nombre de voix, sera « qualifiée » pour l’étape suivante du concours. Lorsque les 100 chansons auront été diffusées, à raison donc d’une chanson par année depuis 1918 jusqu’en 2018, deux nouveaux votes seront organisés respectivement pour les périodes 1918 – 1968 et 1968 – 2018. Ces deux votes permettront de retenir six chansons pour le tour ou le vote final, duquel ressortira la chanson préférée de la majorité des auditeurs de Radio Prague – autrement dit « la chanson tchèque du siècle ».
Dix votants tirés au sort recevront un CD produit à l’occasion des célébrations du centenaire de la fondation de la République tchécoslovaque. Il s’agit de l’enregistrement des chansons qui ont rencontré le plus grand succès dans de nouveaux arrangements.