Petra Kvitová sacrée à Wuhan, Kristýna Plíšková à Tachkent et enfin Tomás Berdych à Shenzhen. C’est un week-end de rêve qu’a connu le tennis tchèque samedi et dimanche. Si on ajoute à tout cela la victoire en double de Lucie Šafářová à Wuhan, ce ne sont pas moins de quatre titres que les Tchèques ont remportés.
Petra Kvitová, photo: ČTK
Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps, et d’autant moins quand des arbres tombent les premières feuilles et que l’automne, ne serait-ce qu’à Prague, pointe le bout de son nez. Qu’à cela ne tienne, c’est quand même peut-être une bien belle arrière-saison que se réserve Petra Kvitová. S’il est donc encore trop tôt pour affirmer qu’elle a retrouvé les sommets, la meilleure joueuse tchèque de ces dernières années semble néanmoins sur la bonne voie. La voie d’un certain renouveau. Son succès en finale à Wuhan, samedi, le confirme. Kvitová a balayé la Slovaque Dominika Cibulková en deux sets (6-1, 6-1) expédiés en à peine un peu plus d’une heure. Le trophée et accessoirement un chèque d’un peu plus de 470 000 dollars en poche, l’ancienne double vainqueur de Wimbledon (2011, 2014) avait toutes les raisons de rayonner après ce succès, son premier depuis août 2015 :
« Je suis sincèrement très heureuse et aussi un peu soulagée. Non seulement parce que cela faisait effectivement longtemps que je n’avais plus gagné de tournoi, mais aussi parce que cette saison n’a vraiment pas été extraordinaire pour moi. Je suis aussi très contente de la qualité de mon jeu et des adversaires que j’ai battues ici. Ce tournoi me donne beaucoup de confiance pour la suite et a montré que je suis toujours capable de réaliser de belles choses. »
Petra Kvitová, photo: ČTK
A l’exception de la médaille de bronze olympique décrochée à Rio en août dernier, Petra Kvitová traverse depuis le début de l’année une de ses moins bonnes saisons de sa carrière. Annoncée comme une possible future numéro un mondiale lorsqu’elle avait remporté Wimbledon puis le Masters en 2011 et figurait à la deuxième place du classement de la WTA (la fédération internationale de tennis féminin), la Tchèque, très irrégulière dans ses performances, a souvent déçu depuis. Cette saison, sa meilleure performance en Grand Chelem restera un huitième de finale à l’US Open. Trop peu pour une joueuse de son standing. A force d’éliminations précoces contre des adversaires supposées à sa portée, Kvitová a même quitté le Top 10 mondial en mai dernier pour la première fois depuis cinq ans.
Dominika Cibulková, photo: ČTK
Du coup, c’est avec l’étiquette de « modeste » 16e mondiale qu’elle attaquait ce tournoi de Wuhan en début de semaine dernière. Mais dans une épreuve qu’elle avait déjà remportée il y a deux ans de cela et dans un environnement chinois qu’elle affirme apprécier tout particulièrement, Kvitová s’est senti repousser des ailles. Tombeuse successivement de la numéro un mondiale, l’Allemande Angelique Kerber au deuxième tour, puis de la Britannique Johanna Konta (13e) en quarts, de la Roumaine Simona Halep (5e) en demies et enfin de Dominika Cibulková (12e) en finale, la Tchèque a retrouvé un niveau enfin conforme à des ambitions restées intactes malgré un parcours en dents de scie. Ce lundi, au classement publié comme chaque début de semaine par la WTA, le nom de Kvitová figurait ainsi en onzième position, de quoi lui permettre de continuer à espérer disputer le Masters à Singapour fin octobre, tournoi qui réunit chaque fin de saison les huit meilleures joueuses de la saison écoulée.
Premiers titres aussi pour Plíšková et Berdych
Kristýna Plíšková, photo: ČTK
Ces préoccupations ne sont pas, ou ne sont pas encore celles de Kristýna Plíšková. La sœur jumelle de Karolína, finaliste malheureuse de l’US Open en septembre dernier, a dominé la Japonaise Nao Hibino en trois sets (6-3, 2-6, 6-3) en finale à Tachkent (Ouzbékistan) et ainsi remporté le premier tournoi de sa carrière sur le circuit WTA. Cette victoire a permis à Kristýna Plíšková de faire un bond de près de vingt places au classement WTA, où elle occupe désormais le rang de 66e mondiale.
Tomáš Berdych a battu le Français Richard Gasquet, photo: YouTube
Et puis Tomáš Berdych, qui effectuait son retour à la compétition après une appendicite, s’est lui aussi imposé à Shenzhen dimanche, un tournoi dont il était le tenant du titre. En finale, le Tchèque, actuel n° 9 mondial, a battu le Français Richard Gasquet en trois sets (7-6, 6-7, 6-3). Comme pour Kvitová, il s’agit là pour Berdych, entraîné depuis peu par Goran Ivanisevic, du premier titre de sa saison et du treizième de sa carrière. Surtout, ce succès rapproche le Tchèque un peu plus d’une participation au Masters, tournoi dont il est devenu un habitué ces six dernières saisons.
