Bof, bof pour les Tchèques à Wimbledon

Jiří Veselý, photo: Tim Ireland/AP Photo/ČTK

Tomáš Berdych forfait, Petra Kvitová éliminée dès le 1er tour, les autres filles au 3e, il ne restait plus que deux joueurs tchèques en lice à Wimbledon ce lundi avant les 8es de finale des tournois de simple : Jiří Veselý dans le tableau masculin et Karolína Plíšková dans le féminin.

Jiří Veselý,  photo: Tim Ireland/AP Photo/ČTK
Les fidèles auditeurs s’en souviennent peut-être encore (on en doute quand même) : le 29 juin 2012, c’est « un coup de tonnerre » qu’évoquait Radio Prague pour présenter la victoire de Lukáš Rosol aux dépens de Rafael Nadal au 2e tour de Wimbledon. A l’époque, le Tchèque, 100e mondial, avait battu l’Espagnol, double vainqueur et finaliste sur le gazon londonien les années précédentes, en cinq sets (cf. : https://www.radio.cz/fr/rubrique/faits/jeudi-le-jour-de-gloire-du-sport-tcheque).

Cette année, c’est donc au tour de Jiří Veselý de tenter l’exploit. Et celui-ci, actuel 93e mondial, entendait bien s’inspirer de l’exemple de son compatriote il y a six ans de cela pour venir à bout du numéro un mondial :

« Si je dispute ce match dans l’idée de me faire plaisir, je n’aurai aucune chance. Non, je dois rentrer sur le court avec l’ambition de gagner. Peu importe que ce soit Nadal ou un autre joueur de l’autre côté du filet. D’autres joueurs avant moi l’ont battu à Wimbledon et tous ont procédé de la même façon : ils ont fait en sorte de ne pas laisser Nadal imposer son jeu et le rythme du match. Il faut raccourcir les échanges au maximum et je pense que ce sera la recette pour moi aussi. Je n’ai pas grand-chose à perdre sur ce match. Si je gagne, ce sera un formidable exploit. Dans le cas contraire, la logique aura juste été respectée. »

Inférieur à l’Espagnol dans tous les secteurs du jeu, Jiří Veselý savait qu’un exploit n’était possible qu’à une seule condition : bien servir. Lorsque Rosol avait battu Nadal en 2012, il avait passé 83 % de ses premières balles dans le cinquième set ! Lors des trois premiers tours cette année à Wimbledon, Veselý, qui mesure près de deux mètres, a réussi 47 aces pour un pourcentage de réussite supérieur à 70 % sur son premier service. Le Tchèque était donc bien conscient qu’il devrait faire au moins aussi bien ce lundi contre Nadal :

« Rafa est bien sûr très difficile à jouer du fond du court. Il est dans une forme incroyable cette année et il n’a jusqu’à présent laissé aucune chance à ses adversaires. D’un autre côté, il n’a encore affronté aucun grand serveur depuis le début du tournoi. Je sais que je n’aurai une chance de faire bonne figure contre lui que si je sers bien et que je peux raccourcir les échanges. »

Karolína Plíšková,  photo: Tim Ireland/AP Photo/ČTK
Bien servir et conclure les échanges aussi vite que faire se peut sont aussi deux des aspects du jeu de Karolína Plíšková. A la différence de Veselý, l’actuelle n° 8 mondiale, tête de série n° 7 à Wimbledon, était favorite de son huitième de finale contre la Néerlandaise Kiki Bertens, 20e mondiale. Un costume que Plíšková se refusait toutefois à endosser avant le match :

« Je sais que j’aurai en face de moi une adversaire que j’ai déjà battue cette saison et que je suis censée battre de nouveau. Ce rôle de favorite sur le papier n’est pas forcément l’idéal pour moi, même si cela ne m’empêche pas de dormir non plus. De toute façon, toutes les joueuses sont plus ou moins nerveuses à ce stade de la compétition dans les tournois du Grand Chelem. Il n’y en a que quatre dans la saison et tout le monde veut aller le plus loin possible. Il n’appartient donc qu’à moi de bien gérer la nervosité. »

Eliminée cinq années de suite dès le 2e tour, Karolína Plíšková, dernière joueuse du TOP 10 mondial encore en lice à Wimbledon cette année, savait donc qu’elle avait là peut-être une occasion unique de continuer à tracer sa route dans un tournoi qui, jusqu’à présent, ne lui a jamais réussi.