La République tchèque solidaire du Népal
A l’instar de dizaines d’autres pays dans le monde entier, la République tchèque s’apprête elle aussi à apporter son aide aux victimes du tremblement de terre qui a touché le Népal et les pays voisins le week-end dernier. Lundi, le gouvernement a décidé de débloquer 20 millions de couronnes et d’envoyer une équipe de trente-six secouristes sur place.
« Ce qui était important, c’était d’entrer en contact avec les autorités népalaises, l’ONU et la Commission européenne. Il est ressorti de ces discussions que l’envoi d’équipes médicales était ce qu’il y avait de plus important. A partir du moment où cette information nous a été confirmée, nous avons pu nous décider. Je suis persuadé qu’il n’est pas trop tard. Selon nos informations, le travail qui nous attend sur place est un travail long de plusieurs semaines. »
Le chef de la diplomatie a ajouté que la République tchèque était d’ores et déjà prête à prolonger sa mission. Si le Boeing 737 devait décoller lundi soir, son vol a été reporté à ce mardi en raison de la saturation de l’aéroport de Katmandou et de l’octroi indispensable d’une permission d’atterrissage par les autorités népalaises. Luděk Prudil, de la direction générale des sapeurs-pompiers, précise la nature des autres difficultés auxquelles l’acheminement de l’aide pouvait être confronté :« L’aéroport de Katmandou a une capacité limitée. Il n’est possible d’y affréter que six avions à la fois. De plus, ces avions ne doivent pas y rester stationner. Le deuxième problème est que les avions qui se rendent à Katmandou doivent compter avec le fait qu’ils ne seront pas approvisionnés en carburant, ce qui complique nettement la situation. Et d’après nos informations, pas encore confirmées, la priorité d’atterrissage est donnée aux avions contenant des dispositifs d’hébergement d’urgence. »
Si l’étape la plus difficile interviendra sur place avec la prise de contact effective avec les autorités népalaises pour l’installation dans les plus brefs délais des hôpitaux de campagne, l’équipe tchèque a empaqueté les équipements logistiques nécessaires pour le bon fonctionnement de tous les professionnels. Quatre jours après le séisme, la pénurie d’eau et d’aliments commence à être omniprésente, et le risque d’infection croît. L’association Namasté Népal a décidé de venir en aide aux régions rurales du Népal, par crainte que toute l’aide humanitaire soit concentrée uniquement sur la capitale. C’est ce qu’explique son président Tomáš Beránek :« Les informations que nous recevons ne sont pas très encourageantes, car la situation y est vraiment mauvaise. La plupart des régions sont coupées de Katmandou. La majorité des habitants de Katmandou fuient la capitale, car ils craignent de nouveaux séismes. Inversement, les habitants des régions rurales veulent se rendre auprès de leurs proches à Katmandou. Donc, c’est vraiment le chaos. »
Si plusieurs associations ont lancé des appels à l’aide, la branche tchèque de Médecins sans frontières n’est pas non plus restée inactive, comme le précise son directeur, Pavel Gruber :
« Il y a près de huit équipes qui sont en route, dont quatre en provenance du Bihâr, un Etat du nord de l’Inde. Deux personnes se trouvent déjà à Katmandou, où elles préparent la partie logistique. Des équipes arrivent également en provenance d’autres pays du monde, ainsi que des avions contenant des provisions. Une partie de l’aide représente près de 3 000 paquets, du matériel non médical et non alimentaire, c’est-à-dire des couvertures, des produits d’hygiène, des seaux, des trousses de secours. A l’heure actuelle, il s’agit vraiment d’une aide de survie. Je ne sais pas comment le spécifier davantage : il faut des abris, de la chaleur, de l’eau, des soins médicaux. » Le risque d’autres éboulements de terre persiste à l’approche des pluies de mousson, souvent torrentielles dans la région. En attendant l’autorisation de pouvoir atterrir à Katmandou, l’équipe de secouristes tchèques prévoit de rester au Népal deux semaines au minimum. Une fois sur place, l’avion servira notamment à rapatrier des Tchèques. A l’heure actuelle, les autorités sont toujours sans nouvelles de 10 des 259 ressortissants tchèques présents dans la région au moment de la catastrophe.