Les personnels pénitentiaire et policier menacés par la pauvreté
La moitié du personnel pénitentiaire vivrait à la limite de la pauvreté. Victimes des politiques d’austérité, les salaires des surveillants de prison, déjà faibles, ont connu une baisse de 10% il y a quatre ans, et ces employés seraient particulièrement vulnérables à la corruption. Les policiers font face à une situation similaire. Selon leurs syndicats, un tiers d’entre eux seraient sujets à des difficultés d’ordre financier.
« Au regard des salaires les plus faibles, environ 50% des salariés du secteur sont juste à la limite des minimas sociaux ou sont déjà en situation de percevoir des allocations sociales. Certains, pour être en mesure de payer leurs dettes, recherchent ailleurs l’argent dont ils ont besoin. »
Le problème concerne tout particulièrement les surveillants en début de carrière, dont le salaire brut s’élève à 16 000 couronnes (environ 582 euros). C’est quelque peu supérieur au seuil de pauvreté qui s'établit en République tchèque à 9 600 couronnes (près de 355 euros), mais c’est insuffisant pour vivre décemment. Aussi, Jiří Tregler constate que nombreux sont ceux qui travaillent au noir « dans le meilleur des cas », mais également qui s’endettent ou qui acceptent des pots-de-vin. A la tête de l’Inspection générale des corps de sécurité (GIBS), Ivan Bílek commente :« La corruption reste cachée derrière différentes pratiques d’emprunts. On a même vu des cas de fraude bancaire. Nous faisons un lien entre cela et la baisse de leur salaire de 10%. »Et le problème touche également les pompiers et les policiers, dont le salaire a également été décimé en 2010 par le gouvernement de Petr Nečas, que d’importantes manifestations n’avaient pas découragé. Quatre ans plus tard, le résultat de cette politique se fait sentir. Un tiers des policiers souffrent d’un manque d’argent et, d’après les syndicats, 300 personnes sont menacées de voir leurs biens saisis. Autre conséquence, ces métiers n’attirent pas de jeunes gens qualifiés comme le déplore Jiří Vítek, le chef de la centrale syndicale de l’Union des secteurs de la sécurité :
« Personnellement, il me semble que le risque le plus important en matière de sécurité est lié au départ des policiers expérimentés. Il ne nous reste plus que des agents de police âgés de 19 ans ou de 55 ans. »La commission parlementaire en charge de la défense se penche actuellement sur le problème et s’apprête à envoyer une lettre ouverte aux députés. De leur côté, les partis de la coalition gouvernementale cherchent toujours un accord en vue d’augmenter le salaire des fonctionnaires pour l’exercice 2015. Pour l’heure, il est question d’une hausse de 2,5%.