Semaine de l'éco
Retour sur l'actualité économique en République tchèque
La société de liqueurs Granette & Starorežná entame des exportations vers l’Israël
La société a envoyé en Israël les premières dizaines de conteneurs avec les spiritueux Stará Myslivecká, Griotte et Squash. Les produits de cette deuxième plus grande distillerie nationale seront disponibles dans près de cinq cents magasins en Israël.Le directeur général de la société, Pavel Kadlec, a fait savoir que les négociations avec les Israéliens ont duré près d’un an et demi, et que les conditions négociées permettront la vente de leurs liqueurs dans des magasins spécialisés en alcool, ainsi que dans certaines chaînes de magasins. Toutefois, le PDG de la société, n’a pas précisé quelle devait être la quantité de boissons exportées. Sur l’année dernière, les ventes de l’entreprise Granette & Starorežná avaient augmenté de près de 11%, taxe d’accise incluse, pour s’élever à 1,3 milliards de couronnes, soit 48 millions d’euros. C’est également la hausse des exportations de près de 5 % qui a permis d’enregistrer ces bons résultats. La société a, par exemple, réussi à s’imposer sur le marché en Pologne ou en Amérique du Sud. Une hausse de ventes a également été enregistrée en République tchèque.
En raison de l’affaire de l’alcool frelaté en 2012, les ventes de l’entreprise Granette Starorežná & Distilleries avaient diminué d’un cinquième interannuellement. La gestion de la distillerie avait entraîné sur l’année 2012 des pertes économique de près de 24 millions de couronnes (soit environ 880 000 euros), après avoir enregistré un bénéfice net de près de trois millions de couronnes en 2011.
Pour Pavel Kadlec, cette diminution des ventes a été causée par l’affaire de l’alcool frelaté, ainsi que par la prohibition subséquente mise en place par le gouvernement. L’affaire de l’alcool frelaté avait eu des répercussions sur le marché tchèque des liqueurs entier jusqu’à la fin de l’année 2012, en enregistrant des pertes de plus de 20%. L’ensemble des pertes subies des sociétés, en raison des interdictions, a été évalué à plus de 30 millions de couronnes, soit environ 1,1 million d’euros.
En 2012, les exportations représentaient environ 10% du chiffre d’affaires de l’entreprise Granette & Starorežná, et avaient contribué à hauteur de près de 48 millions de couronnes (environ 1,7millions d’euros), sans pouvoir compenser la perte des ventes sur le marché local. En 2012, la société avait exporté ses spiritueux dans une vingtaine de pays ; plus de la moitié étaient des exportations destinées à la Slovaquie.
La société Granette & Starorežná Distilleries a été créée en 2011 par la fusion de Granette et Starorežná Prostějov. La production annuelle de la société est d’environ 120 000 hectolitres de boissons alcoolisées, et compte avec plus d’une dizaine de spiritueux, tels que Stará myslivecká, Starorežná ou la Hanácká vodka. L’année dernière, la société avait complété le transfert de l’entreprise de la ville d’Ústí nad Labem à la ville de Prostějov.
La difficile équation entre congé parental et emploi en République tchèque
Les femmes tchèques ont en moyenne bien plus de difficultés que les autres femmes européennes à (re)trouver un emploi après un congé maternité. Sont mis en cause la longue durée de ce congé qui va de pair avec un revenu très faible, plus généralement l’absence de politique familiale en République tchèque ou encore l’inadéquation du marché du travail avec la situation de ces mères.
Selon la ministre du Travail et des Affaires, la sociale-démocrate Michaela Marksová-Tominová, il y aurait en République tchèque près de 50 000 femmes qui s’occupent d’un enfant en bas âge et qui sont au chômage. Sans revenu, il leur est difficile de trouver quelqu’un pour garder leur progéniture. De la même façon, les employeurs tchèques ne font pas d’effort pour adapter les horaires de travail en fonction de leurs besoins.
Si 32% des femmes travaillent à temps partiel en Europe, elles sont 9% en République tchèque. Mais le débat sur le travail partiel, que souhaite développer une partie du personnel politique, est délicat. Dans certaines situations, il permet en effet à ces femmes seules de concilier des emplois du temps très difficiles. Cependant, il conduit surtout à une large précarisation des groupes sociaux déjà les plus en difficultés, et qui sont ainsi condamnés à toucher des revenus bien trop faibles pour vivre dans des conditions décentes.
Les bureaux du travail encouragent pourtant ces pratiques à travers un programme de conciliation entre « Travail et famille », qui doit s’achever en 2015. Ce programme contribue à trouver des postes de travail, à temps partiel ou à domicile, à des femmes qui sortent d’un congé maternité. Il s’agit également de proposer des formations de requalification et de les aider à trouver des personnes pouvant garder leur enfant.
Seules 50% des femmes tchèques reprennent leur emploi initial après un congé maternité. Sans possibilité de faire garder leur enfant, elles sont souvent contraintes de demander un congé sans solde en attendant de pouvoir compter sur le système scolaire. Or, comme l’expliquait la démographe Jitka Rychtaříková pour Radio Prague, les crèches et les écoles maternelles manquent cruellement en République tchèque.
Cette dernière soutient donc des politiques publiques en faveur de la famille afin de concilier le congé parental avec l’emploi. Pour Jitka Rychtaříková, c’est cet impensé qui aujourd’hui responsable de la démographie morose de la République tchèque avec un taux de fécondité parmi les plus bas en Europe et une population en baisse.
L’Etat tchèque accordera-t-il 3 milliards pour la construction du stade national et l’Euro 2020 de foot ?
La République tchèque espère toujours accueillir des matchs du championnat d’Europe de football en 2020. Pour la première fois dans l’histoire de la compétition, la phase finale sera organisée sur tout le continent, puisque treize pays seront retenus. Pour espérer faire partie des heureux élus, la République tchèque, qui remettra son éventuelle candidature à l’UEFA (la Fédération européenne de football) le 25 avril au plus tard, devra disposer d’un stade pour l’heure inexistant d’au moins 30 000 places. Ce mercredi, le président de la fédération (FAČR), Miroslav Pelta, doit rencontrer le Premier ministre, Bohuslav Sobotka, pour discuter de tout cela. Objectif : obtenir la promesse que l’enceinte sera financée par l’argent public.
Que la République tchèque rêve de l’Euro 2020, ce n’est rien de très nouveau. Depuis septembre dernier, la FAČR manifeste son intérêt pour le projet. Toutefois, situation politique oblige avec l’absence d’un gouvernement stable entre juin et janvier, les choses n’ont guère avancé entretemps. Or, sans l’engagement de l’Etat, la candidature tchèque est vouée à l’échec. On devrait donc en savoir plus sur la participation publique à l’issue de la réunion de ce mercredi (cf. infos) à laquelle participent également le ministre de l’Education, de la Jeunesse et des Sports et les présidents de l’Union tchèque de sport et du Comité olympique tchèque.
Selon les premières estimations, la construction d’un nouveau stade nécessiterait un investissement de l’Etat de l’ordre de 2,5 à 3 milliards de couronnes (93 à 110 millions d’euros), le reste des fonds étant amené par les différentes fédérations sportives concernées. Le problème, et pas le moindre, est que le budget prévu pour cette année par le ministère des Finances ne prévoit aucune dépense relative à l’Euro 2020. La solution pourrait alors être de réduire le montant de l’aide accordée annuellement par l’Etat au sport tchèque, une décision qui risquerait cependant de faire grincer quelques dents, nombre d’acteurs du sport tchèque se plaignant du soutien insuffisant apporté notamment à la pratique des jeunes.
Néanmoins, si nouveau stade national et multifonctionnel il y a bien, celui-ci serait construit sur les hauteurs de Prague, plus précisément sur la colline de Strahov, là où se trouve actuellement le vieux Evžen Rošický, enceinte d’une capacité d’accueil de 20 000 spectateurs pratiquement inutilisée en raison de sa vétusté et qui serait détruit.
En raison de la taille envisagée, la République tchèque ne peut prétendre qu’à l’organisation de matchs de poule et d’un huitième de finale. Si pour ceux-ci les instances européennes du football exigent des enceintes d’au moins 50 000 places, deux fédérations proposant un stade de « la plus petite catégorie » (30 000 places) pourraient néanmoins également être retenues à titre d’exception. L’idée défendue en effet par Michel Platini est que l’édition 2020 soit aussi l’occasion d’accueillir l’Euro pour des petits pays ne possédant le plus souvent qu’un seul stade et étant dans l’incapacité structurelle d’organiser un tournoi complet. La République tchèque répond tout à fait à ce profil.
Le projet de canal Danube-Elbe-Oder patauge
Le projet pharaonique de construction d’un canal navigable entre le Danube, l’Elbe et l’Oder a du plomb dans l’aile. Le président Miloš Zeman a beau le soutenir en arguant qu’il s’agirait d’un axe de communication majeur en Europe centrale qui constiturait également un apport en matière environnementale, les écologistes ne partagent pas ce point de vue et pensent au contraire que ce chantier « mégalomaniaque » serait destructeur pour la nature. Surtout, le ministre des Transports, Antonin Prachař du mouvement ANO, l’a déclaré ces jours-ci, la République tchèque ne peut se lancer dans un tel projet sans le soutien clair des pays voisins.
350 kilomètres, c’est la longueur de canaux qu’il faudrait construire pour concrétiser cette ambition de relier l’Elbe, fleuve prenant sa source au cœur des Monts des Géants en République tchèque et qui va se jeter à Hambourg dans la mer du Nord, et l’Oder, fleuve qui traverse toute la Pologne, à la Morava, la rivière qui a donné son nom à la région de la Moravie et qui est un affluent du Danube. Il faudrait également aménager une portion importante de ce cours d’eau, et notamment en Autriche, pour le rendre apte à la navigation.
Aussi le coût des travaux est estimé à plusieurs centaines de milliards de couronnes (donc à plusieurs milliards d’euros). Mais le projet a déjà entrainé des dépenses non négligeables. Dans les cartons depuis les années 1990, 42 études ont été commandées et menées essentiellement pour déterminer les possibles sources de financement et évaluer le potentiel impact sur l’environnement. Le tout a déjà coûté 20 millions de couronnes (soit environ 730 000 euros).
Antonín Prachař, le ministre des Transports, a donc indiqué qu’en l’état actuel des choses, il était plus prudent de mettre un frein au projet et aux dépenses qui en découlaient. Il s’est ainsi rangé à l’avis, sans le dire explicitement, rendu au mois de janvier par la commission en charge des questions environnementales de l’Académie des sciences qui estime que ce canal n’a pas de justification et de bien-fondé économiques, sociaux et écologiques. Le rapport ajoutait que la réalisation de ce canal constituerait une des interventions les plus importantes de l’homme dans le fonctionnement de ce qui reste des écosystèmes relativement naturels en République tchèque et en Europe centrale.
Coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire entre la République tchèque et les États-Unis
La République tchèque et les États-Unis vont coopérer dans le domaine de l’énergie nucléaire. Le ministre de l’Industrie et du Commerce ministre Jan Mládek (ČSSD) ainsi que le secrétaire à l’Energie des États-Unis Ernest Moniz ont signé un accord sur la coopération dans la recherche civile et le développement dans le domaine de l’énergie nucléaire. Selon le serveur E15.cz le secrétaire à l’Energie des États-Unis a également rencontré le directeur de la société énergétique ČEZ, Daniel Beneš. Toutefois, l’achèvement de la centrale nucléaire de Temelín, souhaite n’a pas fait l’objet de discussions entre les deux hommes, et ce malgré le fait que la firme américaine Westinghouse serait un candidat potentiel.
Selon le ministre de l’Industrie et du Commerce ministre Jan Mládek, la République tchèque se félicite de la conclusion de cet accord, qui va créer un cadre de coopération entre les deux pays, lequel se concentrera principalement sur les technologie de pointe et l’amélioration de leur sécurité et leur efficacité, au même titre que sur l’élimination du combustible nucléaire irradié et des déchets nuclaires. Les deux ministres ont également discuté de la crise russo-ukrainienne et de la sécurité énergétique, ainsi que du gaz de schiste et de la possibilité de l’exporter des États-Unis vers les pays de l’UE.
Jan Mládek et Ernest Moniz ont également parlé de la centrale nucléaire de Temelin, où la société américaine Westinghouse serait un des potentiels fournisseurs d’équipements. Si par la suite Ernest Moniz a rencontré le directeur général de la société énergétique ČEZ, Daniel Beneš, le sujet de la centrale nucléaire de Temelin n’aurait pas été évoqué. Lors de cette rencontre, les deux hommes auraient évoqué les tendances mondiales au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), les sommets internationaux visant la réduction des émissions et de l’avenir de l’électromobilité.
Après que la société française Areva ait été écartée de l’appel d’offres, concernant la construction de deux unités au sein de la centrale nucléaire de Temelín, c’est également le consortium tchéco-russe MIR.1200 qui prise cet appel d’offres. Jan Mládek avait récemment déclaré lors d’un entretien télévisé, que la variante la plus probable concernant cet appel d’offres serait sa suppression complète. Toutefois, s’il appartient à la société ČEZ de décider, le gouvernement doit se prononcer sur les éventuelles garanties.