Le 9 mai 1945, Dunkerque a été la dernière ville française libérée par les troupes alliées, parmi lesquelles figurait la brigade blindée indépendante tchécoslovaque. 180 soldats tchécoslovaques sont morts à Dunkerque lors des combats en 1944 et 1945. Tandis que la ville célèbre cette année le 70e anniversaire de l’Opération Dynamo et de la Bataille de Dunkerque, elle a profité de l’occasion pour rendre hommage aux combattants tchèques, parfois considérés comme les oubliés de l’histoire. Pour la première fois depuis 1945, les Dunkerquois ont donc accueilli le week-end dernier une importante délégation tchèque. Chargée de mission pour les événements culturels et historiques à la mairie de Dunkerque, Danièle Chaumeil en a dit plus à Radio Prague :
Le général Alois Liška (à droite) et le maréchal Bernard Montgomery
« La ville a été libérée par les armées alliées, et notamment par la Brigade blindée indépendante tchécoslovaque du général Alois Liška. Mais ce qui a marqué Dunkerque, c’est que ces Tchèques, dont beaucoup sont morts et ont été enterrés pendant plusieurs années sur le pourtour de Dunkerque, par l’intermédiaire du Général Liška, ont reçu en mains propres de l’Amiral allemand Frisius l’acte de reddition de la ‘Forteresse’ (selon le terme allemand) de Dunkerque. Ça s’est produit le 9 mai 1945 à Wormhout, ce qui fait de Dunkerque la dernière ville de France libérée. Les Tchèques lui ont ainsi redonné espoir et liberté. »
La rigade blindée indépendante tchécoslovaque
Quel a été le rôle de cette Brigade blindée indépendante tchécoslovaque dans la libération de Dunkerque ? Et pourquoi la ville a-t-elle attendu si longtemps pour lui rendre l’hommage qu’elle méritait ?
« Les Tchèques ont combattu aux côtés des autres soldats. Malheureusement, beaucoup ont été tués, et c’est pourquoi nous avons dévoilé une plaque avec les noms des soldats tchèques morts dans les courtines du Bastion 32, qui était le poste de commandement de l’Amiral Abrial en 1940 puis ensuite du commandement allemand. Cette plaque permettra désormais d’honorer leur mémoire. Je ne serais pas vous dire le détail du parcours des Tchèques dans les opérations spécifiques de libération, mais ce que je sais, c’est qu’ils ont été très courageux et que les Dunkerquois les portent dans leur cœur."
L'Opération Dynamo
"Quant à la question de savoir pourquoi nous avons attendu si longtemps… Nous les Dunkerquois avons toujours appris que les Tchèques nous avaient libérés. Mais il n’y avait pas eu jusqu'à présent l’opportunité d’une opération de jumelage ou de coopération. Et il se trouve que le maire de Dunkerque, Michel Delebarre, est le vice-président du comité des régions d’Europe.
C’est dans ce cadre qu’il a rencontré le maire de Liberec lors d’une réunion, et tous les deux ont sympathisé. C’est ainsi que les choses se sont faites ces derniers mois. Le maire de Dunkerque a choisi le 70e anniversaire de l’Opération Dynamo, qui a généré un grand nombre de manifestations culturelles, historiques et de cérémonies dans la ville pendant plusieurs jours pour inviter une délégation tchèque d’une cinquantaine de personnes pilotée par l’ambassadeur de la République tchèque en France. Le maire de Liberec, des étudiants de Liberec et des anciens combattants tchèques sont donc venus pour renouer les liens avec Dunkerque. Et à partir de maintenant, il y aura des échanges qui vont s’intensifier, notamment dans les domaines culturel et sportif. »
