La Panne et Dunkerque rendent hommage à leurs libérateurs tchécoslovaques
La ville belge de La Panne a organisé, samedi, une cérémonie à la mémoire des soldats tchécoslovaques tombés pendant la Deuxième Guerre mondiale à la frontière franco-belge. Une quarantaine d’entre eux sont en effet enterrés dans les alentours de la station balnéaire de Flandre occidentale. Par ailleurs, à quelques kilomètres de là, une nouvelle plaque commémorative dédiée à la brigade blindée indépendante tchécoslovaque a été dévoilée également dimanche à Wormhout, près de Dunkerque.
« Je suis heureux que nous nous soyons réunis, comme chaque année, pour commémorer ceux qui sont tombés dans les alentours de La Panne dans leur dernière bataille. Nous venons ici pour honorer ceux qui ont payé le prix le plus haut pour la défense de la liberté contre le fascisme et l’agression. Ces victimes ne sont pas oubliées. Elles vivent dans nos mémoires et dans nos cœurs. Adinkerque, La Panne, mais aussi Bourbourg, Saint-Omer, Cassel, Calais, Bailleul, Furnes… Dans tous ces villages, nous pouvons trouver des pierres commémoratives sur lesquelles sont gravés les noms de soldats tchécoslovaques. »
Aujourd’hui, plus aucun témoin direct de la libération de la ville n’est en vie. Pour le maire-adjoint Christophe Delrive, l’objectif de l’événement est donc avant tout de présenter ce chapitre de l’histoire à la jeune génération belge :
« C’est une longue tradition que nous maintenons ici à La Panne parce qu’il y a plus de 70 ans, le village a été libéré des nazis par les troupes tchécoslovaques. Nous trouvons qu’il est très important de savoir et de faire savoir aux jeunes de La Panne que beaucoup de ces soldats ont perdu leur vie ici et sont toujours enterrés dans notre commune de La Panne-Adinkerque. »Le défilé militaire, accompagné d’un groupe de musiciens locaux, est organisé alternativement par les ambassades de la République tchèque et de la Slovaquie. Après les hymnes des deux pays et le dépôt de fleurs devant une grande croix, les participants se rendent sur les tombeaux des soldats tchécoslovaques pour y déposer des roses blanches. Le défilé est dirigé, depuis 38 ans, par Alain Fontaine :
« Cette cérémonie est pour nous un grand souvenir. Nous avons été une des premières villes belges libérées, tout d’abord par les Canadiens, puis par les brigades tchécoslovaques. Cela est un grand honneur pour nous. On parle toujours des Américains et des Britanniques, mais cette partie de la côte belge a été libérée par les Canadiens et les Tchécoslovaques. »
La Panne a été libérée conjointement par les troupes canadiennes et la brigade blindée indépendante tchécoslovaque du général Alois Liška qui comptait plus de 4 500 soldats. Un peu paradoxalement, aucun des soldats enterrés à Adinkerque n’est mort lors de la libération de la Belgique. Tous ont perdu leur vie pendant le siège du port de Dunkerque, lors duquel sont morts près de 200 combattants d’origine tchèque ou slovaque.
Les mérites des soldats tchécoslovaques lors de ces combats dans le nord de la France entre septembre 1944 et mai 1945 sont aussi rappelés désormais par une nouvelle plaque commémorative, installée à l’endroit où se trouvait l’ancien quartier-général de la brigade tchécoslovaque à Wormhout, près de Dunkerque. La plaque, qui remplace une pièce plus ancienne, a été dévoilée dimanche par le chef de l’Etat-major, Josef Bečvář, et l’ambassadeur Petr Drulák, en présence d’anciens combattants, de soldats tchèques en uniformes de l’époque et de la garde d’honneur de l’armée française. Le texte gravé en tchèque et en français rappelle les circonstances de la capitulation de la garnison allemande de Dunkerque acceptée par les Alliés, par l’intermédiaire du général Liška, le 9 mai 1945.