Le gouvernement tchèque satisfait de la désignation d’un Belge inconnu président de l’UE
« Le président de l’Europe est un Belge inconnu » pour Lidové noviny ou encore « l’Europe sera dirigée par un Belge silencieux et une baronne britannique » pour Mladá fronta Dnes : tels étaient, vendredi matin, les titres de deux des principaux quotidiens tchèques suite à la désignation du Premier ministre belge Herman Van Rompuy « président de l’Union européenne » et de la commissaire européenne britannique Catherine Ashton « ministre des Affaires étrangères ». Deux désignations qui satisfont toutefois pleinement le gouvernement tchèque.
« Je ne pense que ce soit un homme qui remplisse la condition fixée qui était d’avoir à la tête de l’UE une personnalité forte, comme l’est par exemple Tony Blair, capable de représenter de façon visible l’UE à l’étranger. Néanmoins, il faudra attendre les prochaines années pour se faire une meilleure idée. »
Pavel Telička, qui a aussi été l’un des principaux négociateurs de l’adhésion tchèque à l’UE avant 2004, estime que le choix d’Herman Van Rompuy et de Catherine Ashton répond tout à fait à la volonté des dirigeants des Vingt-sept de ne pas avoir à leur tête de personnalités « hors normes » :
« Dans le cas du Premier ministre belge, je dirais qu’il s’agit d’un homme qui prend de l’ampleur au fur et à mesure des occasions qui se présentent. C’est aussi quelqu’un qui a une très bonne image en Belgique. Cela n’enlève rien au fait que pour Herman Van Rompuy comme pour Catherine Ashton, il s’agit de deux personnalités qui sont dans la lignée de celles que l’on retrouve sur la scène de l’UE depuis une dizaine d’années, c’est-à-dire que l’on ne recherche pas des personnalités trop fortes qui pourraient dépasser les Etats membres. »Bref, très loin d’un Václav Klaus, dont le nom aurait, paraît-il, également circulé dans les couloirs jeudi à Bruxelles. Histoire d’égayer l’atmosphère.