L’Armée tchèque contrainte à des coupes d’effectifs
Priée de procéder à des restrictions budgétaires par le ministère de l’Intérieur en raison de la crise économique, l’Armée tchèque a été contrainte de suspendre le recrutement de nouveaux soldats en juin, et ce au moins jusqu’à la fin de l’année prochaine. Cette décision restera en vigueur tant que la situation économique du pays ne se sera pas améliorée.
Mercredi dernier, à Vyškov, en Moravie, là où se trouve une de leurs bases d’entraînement, 260 novices se sont engagés dans l’armée. Malgré l’intérêt grandissant des jeunes Tchèques pour une carrière militaire, ils seront les derniers soldats à être recrutés, au moins pour cette année et pour 2010, comme le confirme le chef d’état-major adjoint, Josef Prokš :
« Nous avons suspendu le recrutement en mai – juin dès que nous avons eu connaissance des consignes de restrictions décidées par le ministère de l’Intérieur. Cela signifie que lorsque nous avons réalisé notre dernière campagne de recrutement en mars et avril, nous ne savions pas encore qu’il y aurait de telles restrictions deux mois plus tard. »
Toujours selon le chef d’état-major adjoint, il faudra donc attendre au moins un an avant de pouvoir élargir les effectifs actuels. Pour 2010, une coupe de près de 410 millions d’euros est prévue dans le budget alloué à l’armée. Mise devant le fait accompli, celle-ci, qui emploie actuellement près de 35 000 personnes dont 24 000 soldats, prévoit de supprimer 4 500 postes dans un proche avenir. Une première vague de 1 800 licenciements est d’ores et déjà programmée d’ici à la fin de l’année. Pour autant, Josef Prokš entend à ce que ces réductions d’effectifs ne remettent pas en cause la capacité d’action de l’Armée tchèque :« Nous avons reçu du ministre des consignes de restrictions que nous nous devons de respecter. Les commandants des différents niveaux opérationnels ont été informés des normes auxquelles ils doivent se tenir. Le plus important est que l’armée conserve sa capacité d’intervention et puisse continuer à remplir ses fonctions fondamentales qui sont définies par la Constitution, c’est-à-dire être en mesure d’aider la population en cas de besoin et de remplir les engagements que nous avons dans le cadre de l’OTAN et de nos missions à l’étranger. »
Avec ces licenciements, dont seules les unités de combat seront préservées, l’armée entend économiser 77 millions d’euros l’année prochaine.Depuis le mois de janvier, 1 100 Tchèques ont fait le choix professionnel de s’engager, soit autant que sur l’ensemble de l’année dernière. Un intérêt croissant qui, en période de crise économique, s’explique notamment par la perspective de bénéficier de bonnes conditions salariales et d’une certaine sécurité de l’emploi. Ce qui n’est désormais plus le cas.