Viktor Iouchtchenko à Prague : le partenariat oriental à l’horizon
Le président de la République accueillait mardi et mercredi son homologue ukrainien Viktor Iouchtchenko. Une visite un peu éclipsée par les problèmes qui agitent la scène politique tchèque. Le chef de l’Etat ukrainien est venu plaider pour une plus grande coopération entre Kiev et l’Union Européenne, alors que la République tchèque en assume la présidence. Il est également revenu sur la crise du gaz en début d’année.
« Ce qui est intéressant, c’est le partenariat oriental qui a été approuvé vendredi dernier. Il pourrait aider l’Ukraine à négocier avec l’UE, même dans la perspective d’une future candidature dans l’Union. Mais il s’agit surtout de coopération sans que soit fixée une date limite pour une éventuelle candidature. »
Le partenariat qui concerne cinq autres pays d’ex-Union soviétique doit faciliter les échanges commerciaux, la circulation des personnes et l’apport de fonds entre ceux-ci et l’UE.
Mardi, Viktor Iouchtchenko s’est félicité de ce dialogue renforcé entre Kiev et Bruxelles. Il a toutefois tenu à souligner que le partenariat oriental ne devait pas être un substitut pour une possible future candidature européenne. Mais alors que l’UE peine déjà à se doter d’une loi fondamentale commune, l’idée même d’un élargissement à d’autres pays a connu un coup d’arrêt... Ondřej Soukup :
« Je pense que, depuis un certain temps, la perspective que l’Ukraine puisse entrer dans l’UE dans les 5-7 ans est illusoire. Ce n’est pas seulement dû au fait que l’Ukraine n’a pas fait les réformes nécessaires ces dernières années : au contraire, dans certains secteurs, la situation empire. Mais du côté de l’UE aussi : celle-ci n’est pas prête à un autre élargissement rapide. Si la Croatie y arrive encore, je pense que l’élargissement sera stoppé pour les 10-15 années à venir. »La crise du gaz entre l’Ukraine et la Russie en début d’année a été également évoquée et le chef de l’Etat ukrainien a tenu à répéter que l’arrêt des approvisionnements en direction de l’Europe n’avaient pas été de son fait.
Viktor Iouchtchenko a également évoqué le problème des visas aux travailleurs ukrainiens, car l’entrée de la République tchèque dans Schengen a modifié les règles. D’après Václav Klaus toutefois, la République Tchèque reste liée aux règles de l’UE. Rappelons en effet que la main d’oeuvre ukrainienne constitue une des plus importantes communautés en République tchèque.