Prague et Ottawa inquiets du nombre de demandeurs d'asile tchèques au Canada
Moins d'un an après la levée de l'obligation de visas pour les citoyens de la République tchèque se rendant au Canada, une affluence de demandeurs d'asile a poussé la ministre canadienne de l'Immigration, Diane Finley, à mettre le sujet à l'ordre du jour pendant sa visite à Prague. Ottawa avait déjà levé l'obligation de visas en 1996, mais l'avait rétablie un an plus tard à cause du trop grand nombre de demandes d'asile.
« Il y a eu des demandes. Aucune des personnes ayant fait la demande n’a reçu le statut de réfugiés jusqu’à présent. Nous surveillons de près la situation et c’est pour cela que je suis en Europe centrale en ce moment, pour être sûre que nous prenons tous nos responsablités et qu’il n’y ait pas d’abus du système des deux côtés. Mon but est de faire en sorte que nos gouvernements coopèrent pour que les relations sans besoin de visa soient maintenues. »
Entre 1996 et 2000, près de 1700 ressortissants tchèques avaient fait une demande d’asile, et plus de la moitié l’avait obtenu. Les chances de l’obtenir aujourd’hui sont beaucoup plus minces, et Prague tente de dissuader les candidats potentiels. Karel Schwarzenberg, ministre tchèque des Affaires étrangères :
« Evidemment nous ne pouvons restreindre la liberté de mouvement de nos citoyens. Mais nous essayons de convaincre ceux qui veulent partir que la situation économique est telle ici que le chômage baisse, nous essayons aussi d’éliminer les raisons qui les poussent à demander l’asile. Nous avons observé que plusieurs de ceux qui sont allés au Canada sont rentrés ici, que ce n’est pas le paradis sur terre. Ceux qui n’obtiennent pas l’asile doivent rentrer et leur situation est souvent pire qu’elle ne l’était quand ils sont partis. »Rappelons pour finir que l’obligation de visas devrait bientôt être levée également pour les Tchèques qui souhaitent se rendre aux Etats-Unis.