Réouverture de la Galerie Václav Špála : Art versus publicité
La publicité source d’inspiration des arts plastiques - tel est le thème d’une exposition avec laquelle s’ouvre après de longs travaux de reconstruction la Galerie Václav Špála (Galerie Václava Špály) au centre de Prague. Les auteurs de l’exposition intitulée « 30 % OFF – L’image ne vaut rien » ont l’ambition de renouer avec la tradition de cette célèbre galerie d’art moderne.
La galerie portant le nom du peintre cubiste tchèque Vaclav Špála a été fondée en 1957. Elle a connu ses années de gloire dans la seconde moitié des années soixante lorsqu’elle était dirigée par Jindřich Chalupecký, théoricien, historien, critique d’art et de littérature, essayiste et traducteur. Grâce à l’autorité indiscutable dont il jouissait dans le monde des arts, il a réussi à exposer dans sa galerie les oeuvres de grands artistes de son temps.
Aujourd’hui donc, c’est une nouvelle équipe ambitieuse dominée par le commissaire Pavel Humhal qui a investi les lieux et commence ces activités par une confrontation entre l’art et la publicité. Pavel Humhal explique le choix des artistes réunis pour cette exposition :
« Il s’agissait plutôt de faire un choix de l’ensemble des thèmes dont nous disposions dans le cadre de la conception que j’ai préparée. Bien sûr, il nous semblait intéressant d’inaugurer la série d’expositions par le thème de la publicité. (…) Je me suis adressé à un certain nombre d’artistes dont plusieurs étrangers. Parmi ceux qui ont accepté notre invitation, il y a deux Allemands. Les artistes ont abordé une large gamme de thèmes, à partir d’une inclinaison pour la publicité, la marque et l’image médiatique jusqu’à une espèce de ‘guerilla’ et du rejet car certains auteurs ont une attitude très négative vis-à-vis de la publicité. »
Les auteurs d’une installation que les visiteurs peuvent voir à la galerie Špála conçoivent, par exemple, le thème de l’exposition comme un soutien pour la démocratie directe à l’occasion des prochaines présidentielles en République tchèque. Dans le cadre de cette installation, chaque visiteur a la possibilité d’élire son propre candidat à la présidence de la République, de choisir ses couleurs nationales et même l’endroit où auront lieu les Jeux olympiques.
Pour Lenka Lindaurová, membre de la commission de la galerie, l’empreinte laissée dans l’existence de cette salle d’exposition par Jindřich Chalupecký et son époque reste une référence décisive pour les commissaires actuels de la Galerie Špála:
« Evidement, nous nous référons à cette époque, parce qu’à cette période-là, il y a eu dans la galerie d’excellentes expositions. Nous avons également l’ambition d’amener à Prague des artistes étrangers, ce qui est aujourd’hui considéré dans les milieux des arts plastiques tchèques comme presque irréalisable. Mais déjà à cette époque-là, la galerie a accueilli des œuvres de Marcel Duchamps, ce que nous considérons évidemment comme sensationnel. Et nous espérons, nous aussi, attirer à Prague des vedettes d’une telle importance. »
Encore au cours de cette année, la galerie proposera au public sept expositions sur des thèmes différents dont «L’érotisme dans l’art» ou «La mort et l’éternelle jeunesse». Elle présentera également les artistes qui sont lauréats du Prix Jindřich Chalupecký et des plasticiens de Londres.