Le chorégraphe Paco Dècina est venu de Paris présenter son art à Prague
Du 8 au 11 novembre, le théâtre Komedie à Prague présente deux projets de danse contemporaine montés par le chorégraphe italien établi en France Paco Dècina. Le premier spectacle, « Saut dans le vide, » créé et déjà présenté à Prague en 2005, est une pièce pour six danseurs tchèques et slovaques, tandis que le second - « Chevaliers sans armures » connaît sa première à Prague. Paco Dècina l'a créé en 2006 au théâtre de la Cité internationale à Paris. Qu'est-ce qui est le plus important dans son travail ?
« Pour moi, la base de mon travail c'est l'être humain, et le spectacle, c'est un moment donné pour se retrouver soi-même. »
Parlons de vos deux spectacles. Pourquoi le « Saut dans le vide » tout d'abord ?
« Oui, justement le « Saut dans le vide » - Salto nel vuoto, c'est parce que quand j'ai été invité par Marie Kinsky à faire un spectacle avec les danseurs tchèques et slovaques, c'était la première fois que je travaillais avec eux. Ils ne connaissaient pas véritablement mon travail et surtout ils avaient une attitude ou plutôt une habitude à travailler avec une technique, sur des idées, et j'ai voulu les emmener à travailler avec quelque chose de plus profond. Et ça, c'est quand même quelque chose un peu déconcertant parce que, tout d'un coup, on a l'impression qu'on nous enlève le sol sous les pieds... »
Vous avez présenté ce spectacle il y a deux ans à Prague, et c'est donc un développement de ce thème ?
« Non, c'est le même spectacle, mais un spectacle n'est jamais le même, dans le sens qu'à chaque fois qu'on le joue, il est recréé. Ce n'est pas la répétition de quelque chose qui existe déjà. »
Et votre deuxième spectacle qui a eu, ce jeudi, une première à Prague, pouvez-vous le présenter à un auditeur radiophonique ?
« Oui, le deuxième spectacle, « Chevaliers sans armure, » est un duo que je danse moi-même avec Valeria Apicella. C'est une interprète avec qui je partage le travail depuis dix ans, elle vient de la même ville que moi, de Naples, donc on partage une histoire volcanique... »
Et le message du spectacle ?
« Pour moi, c'est aussi un retour à la danse parce que j'avais arrêté pendant trois, quatre ans, et justement je voulais parler de cette nudité, de cette humilité qu'on a besoin pour danser, de ce déshabillage, je dirais. Donc, le titre « Chevaliers sans armure » était très explicite pour moi, parce que dans le chevalier il y a quelque chose de l'ordre de la croisade, quelque chose qui est hors la matière. Et enlever l'armure, ça veut dire qu'on est humble face à la vie... Voilà, c'est juste de cela que j'ai voulu parler... »
Comment avez-vous trouvé la collaboration avec les danseurs tchèques ?
« Je l'ai trouvée très intéressante. Il y a eu une vraie rencontre, et c'est la chose la plus belle. Après, vous savez, quand il y a rencontre, vous allez au-delà des cultures, parce que l'être humain, au fond, il est relié par tout. Dans la profondeur, on est tous frères et soeurs, dans le moment où il y a rencontre, il y a ouverture et il n'y a aucun problème. »
Photo: www.prakomdiv.cz