La Tchéquie est trop indulgente vis-à-vis des possesseurs de la pornographie enfantine
La police autrichienne a démantelé un réseau de distributeurs de pornographie enfantine. Parmi les personnes qui utilisaient ses services payants, il y avait entre autres 63 ressortissants tchèques. Ceux-ci sont cependant impunissables, car la Tchéquie est des rares pays européens qui n'ont pas encore pénalisé la possession de ce genre de pornographie.
Le phénomène prend une ampleur planétaire. Selon le journal Mlada fronta Dnes, 2360 personnes de 77 pays seraient impliquées dans cette affaire. L'expert autrichien Harald Gremel constate que la pornographie enfantine devient de plus en plus brutale et que la plus jeune des victimes n'avait que cinq ans. Selon Mario Hubman de la police autrichienne, cité par l'agence CTK, les policiers de son pays ont déjà transmis par l'intermédiaire d'Interpol les informations sur les résultats de leur enquête à leurs collègues tchèques.
La Tchéquie ne punit cependant que la création, la distribution et l'exportation de ce genre de pornographie et ne poursuit pas sa possession. La police tchèque reste donc impuissante contre ce genre de délinquance. Si par exemple, les policiers d'autres pays cherchent à dépister leurs propres ressortissants qui se présentent comme internautes tchèques et téléchargent le matériel pornographique, ils ne peuvent pas compter avec la collaboration des organes tchèques.
Karel Kucharik de la direction de la police tchèque constate même qu'on pourrait créer en Tchéquie une société qui pourrait proposer ses services aux pédophiles par l'intermédiaire d'un serveur tchèque et dont les activités seraient considérées comme légales. Pavel Kucharik, cité par le journal Mlada fronta Dnes, appelle donc aux initiatives en vue de la pénalisation de ce genre d'activités. De même, le Conseil de l'Europe exige de la République tchèque une pénalisation plus sévère de ces délits. Un projet de loi dans ce sens a déjà été soumis à la Chambre des députés tchèques par le Parti communiste de Bohême et de Moravie. Selon la loi, la possession de ce genre de matériel serait passible de jusqu'à trois ans de prison. Un projet semblable est préparé aussi par le ministère de la Justice et doit être soumis au gouvernement encore au mois de février.