Le monde - svet

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Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám vsem, milovníkum cestiny Radia Praha. Pour cette fois, nous allons nous intéresser aux expressions relatives au mot "monde" - svet. A cela aucune raison particulière, si ce n'est que la langue tchèque, comme la française d'ailleurs, est riche en expressions les plus diverses se rapportant à ce petit mot qui a la particularité de posséder une multitude de sens. Le monde - svet, peut, en effet, aussi bien désigner, au hasard, notre entourage, le globe, l'humanité, un microcosme, un milieu, la société, la terre ou l'univers.

Salut à tous, les tchécophiles de Radio Prague - Ahoj vám všem, milovníkům češtiny Radia Praha. Pour cette fois, nous allons nous intéresser aux expressions relatives au mot « monde » - svět. A cela aucune raison particulière, si ce n'est que la langue tchèque, comme la française d'ailleurs, est riche en expressions les plus diverses se rapportant à ce petit mot qui a la particularité de posséder une multitude de sens. Le monde - svět, peut, en effet, aussi bien désigner, au hasard, notre entourage, le globe, l'humanité, un microcosme, un milieu, la société, la terre ou l'univers.



Bien entendu, les langues tchèque et française disposent de quantité d'expressions similaires. Il en va ainsi de « depuis que le monde est monde » - « co svět světem stojí », qui marque l'éternité, d' « un monde à l'envers » - « opačný svět », de « mettre un enfant au monde » - « přivést dítě na svět », pour une naissance, ou de « ne plus être de ce monde » - « rozloučit se se světem », et « passer dans l'autre monde » - « sejít ze světa » pour la mort. Signalons encore que « il faut prendre les gens comme ils sont, prendre les choses comme elles sont » se dit « svět nepředěláš », soit littéralement « tu ne vas pas refaire le monde ».



En revanche, il existe d'autres façons de penser, de s'exprimer typiquement tchèques. Lorsque quelqu'un a bu un p'tit verre de trop et qu'il ne marche plus très droit, on dira que « le monde est trop petit pour lui » - « svět je mu malý », voire que « la rue est trop étroite » - « ulice je úzká ». Attention quand même, cette expression peut également avoir un tout autre sens, à savoir que la personne dont il est question a la bougeotte, a envie de voyager, éventuellement de faire le tour du monde et pas forcément en quatre-vingts jours. Dans le même ordre d'idées, c'est à dire pour signifier un état d'ébriété, on pourra également avancer que « le monde, le globe, la Terre tourne avec lui » - « motá se s ním svět », ou encore qu' « il ne connaît pas le monde » - « nezná svět ». En revanche, « connaître le monde » - « znát svět » ne veut pas dire que l'on reste sobre, mais plutôt que l'on a appris les bonnes manières, que l'on sait adopter le comportement que réclame la situation.



Là où en français on aura tendance à dire que « ce n'est pas la mer à boire » lorsque quelque chose n'est pas aussi compliqué, long ou fatiguant que cela peut en avoir l'air, en tchèque, on dira « to není svět », soit traduit très simplement mot à mot « ce n'est pas un monde ». Ce n'est surtout pas un monde lorsqu'il s'agit de faire un effort pour quelqu'un qu'on aime, de rendre service, voire même parfois, dans un certain sens, de se sacrifier, comme le chantait Edith Piaf, prête à décrocher la lune, à « aller jusqu'au bout du monde » - « jít až na konec světa ».



Enfin, mentionnons quelques expressions qui n'ont aucun rapport entre elles, mais qui ont le mérite d'éveiller l'attention. Ainsi, lorsque quelqu'un est tout nu, dans la tenue d'Adam, nu comme un ver, les Tchèques diront « je, jak se na svět narodil », c'est à dire qu'il est (habillé) comme au moment de sa venue au monde.



Lorsque l'on ne possède rien, que l'on est pauvre, on aura parfois recours à l'expression très imagée « nemít nic pod světem », c'est à dire, traduit littéralement, « ne rien avoir sous le monde, plus précisément sous terre ». Et puis lorsque quelqu'un cause beaucoup de soucis à un Tchèque, celui-ci dira « mám s ním sto světů », soit « j'ai cent mondes avec lui », sans que l'on sache d'ailleurs très bien pourquoi...



C'est avec la symphonie du Nouveau monde d'Antonin Dvorak que prend fin ce « Tchèque du bouit de la langue ». En attendant de vous retrouver dès la semaine prochaine pour de nouvelles aventures, d'où que vous nous écoutiez dans le monde, portez-vous du mieux possible - mějte se co nejlíp !, portez le soleil en vous - slunce v duši !, salut et à bientôt - zatím ahoj !