France Musique met Prague à l’honneur
France Musique consacre ce lundi 27 mai une grande partie de son antenne à la musique tchèque, avec notamment le concert de l’Orchestre philharmonique de Radio France diffusé en direct du Rudolfinum de Prague, dans le cadre du festival international du Printemps de Prague.
C’est avec la Danse slave n°1 d’Antonín Dvořák qu’a commencé, ce lundi, à 7h00, la Matinale sur France Musique : l’émission était en duplex des studios de Český rozhlas (Radio publique tchèque) à Prague, avec plusieurs invités, parmi lesquels Pavel Trojan, le directeur du Printemps de Prague, festival qui célèbre, depuis 1946, la musique tchèque dans toute sa diversité, en invitant dans la capitale des orchestres et des solistes de renommée mondiale, Aleš Březina, chef artistique sur projet « Smetana 200 » et directeur de l’Institut Bohuslav Martinů de Prague, le compositeur Kryštof Mařatka ou encore Stéphane Crouzat, ambassadeur de France en République tchèque :
« Pour un diplomate, c’est passionnant d’être en République tchèque, mais pour un mélomane, c’est une destination de rêve ! Il n’est pas possible de ne pas s’intéresser à la musique tchèque quand on est à Prague. Dans la capitale, il y a six orchestres symphoniques et trois opéras ! Quand on est au Théâtre des Etats, où Mozart a fait la création mondiale de Don Giovanni, c’est assez émouvant », a confié Stéphane Crouzat dans cette Matinale de France Musique diffusée, en partie, de Prague.
Le festival du Printemps de Prague commence chaque année le 12 mai, le jour anniversaire de la mort de Bedřich Smetana. En 2024, les Tchèques célèbrent le bicentenaire de la naissance du grand compositeur. Denisa Kerschová, productrice tchèque à France Musique, lui a rendu hommage, ainsi qu’à d’autres compositeurs et interprètes tchèques, dans son émission Allegretto, diffusée ce lundi en direct depuis les studios de Prague et qui est évidemment à réécouter sur Internet :
« La musique de Smetana, que ce soit sa musique de chambre, ses trios ou ses opéras, les Français ne la connaissent pas assez. On connaît Ma vlast – Ma patrie, surtout Vltava, mais beaucoup mois les autres poèmes symphoniques de ce cycle, par exemple Šárka ou Par les prés et bois de Bohême. J’anime une émission musicale à la radio, donc j’en profite pour faire découvrir Smetana aux auditeurs français. »
« Dans Allegretto aujourd’hui, j’ai présenté une ballade un brin nostalgique à Prague, en Bohême et en Moravie. A part Smetana, j’ai diffusé Don Giovanni de Mozart – tout le monde sait pourquoi -, l’extrait d’un opéra de Josef Mysliveček, pour rappeler le film ‘Il Bohemo’ qui a eu beaucoup de succès en France, ainsi qu’un extrait de l’Ondine d’Antonín Dvořák interprété par Milada Šubrtová : c’était un morceau préféré de ma grand-mère… J’ai également choisi les chansons folkloriques de Leoš Janáček interprétées par Iva Bittová que j’adore. Dans cette émission j’ai aussi parlé du théâtre Osvobozené divadlo, de la marque de pianos Petrof ou encore de la chanteuse rom Věra Bílá : lorsque j’ai assisté à son concert, encore à l’époque de l’ancienne Tchécoslovaquie, c’était un moment très fort pour moi. »
Allegretto, émission quotidienne de Denisa Kerschová diffusée sur France Musique, est réalisée par Arnaud Chappatte, venu lui aussi à Prague :
« Comme nous sommes à l’extérieur, nous ne connaissons par l’immeuble, nous n’avons pas les automatismes avec les gens, les machines et les procédures, on double ou triple le temps de préparation. On boucle le plus possible et on imagine toutes les situations pour que l’on sache où aller sans problème, lorsque commence la diffusion en direct. Hier, nous avons déjà fait des enregistrements : il fallait monter et réduire pour que cela colle éditorialement et esthétiquement à l’émission, au niveau de la durée aussi. »
« Le travail à Prague et à Paris se ressemble beaucoup. Tout est numérisé. Les outils et les logiciels ne sont pas identiques, mais cela fonctionne à peu près de la même manière. Nous avons un standard informatique qui fait que même si les outils diffèrent, on n’est pas perdu. Le personnel à Prague est adorable. On est du même métier et on se comprend, en dépit de la barrière de la langue, parce ce que je ne parle pas très bien anglais. »
Point d’orgue de cette journée tchèque sur France musique : le concert donné ce lundi soir par l’Orchestre philharmonique de Radio France, son chef Mikko Franck et le violoniste Amaury Coeytaux au palais du Rudolfinum, dans le cadre du festival du Printemps de Prague. Au programme figure, entre autres, une nouvelle composition du musicien tchéco-français Kryštof Mařatka intitulée Sanctuaires – Aux abysses des grottes ornées. Denisa Kerschová nous en dit plus :
« Je crois que cette œuvre est une commande du Printemps de Prague, présentée en première mondiale ce lundi soir. J’ai entendu un extrait pendant une répétition à Paris, mais je suis très curieuse de découvrir l’œuvre dans son intégralité. La musique de Kryštof Mařatka, qui dirigera lui-même l’orchestre ce soir, a toujours quelque chose d’ancestral. Il s’inspire de la préhistoire, des instruments de musique les plus anciens. Moi-même, je vais intervenir à la fin de la soirée pour clore cette journée dédiée à la musique tchèque sur France musique. »
Le concert, diffusé donc en direct depuis le palais du Rudolfinum à Prague, commence à 20h00. La 79e édition du festival du Printemps de Prague se poursuit jusqu’au 3 juin dans la capitale tchèque.
